Modèle proie-prédateur (abeilles-frelons)

Je ne résiste pas à vous citer quelques extraits d’un article grand public du grand mathématicien italien Volterra (un des rares universitaires à avoir refusé de signer le serment d’allégeance à Mussolini, ce qui n'a rien à voir) sur la pêche des sardines en 1926. Ses travaux sont aujourd'hui largement utilisés dans les modèles dits "proie-prédateur. Il explique pourquoi la pêche augmente la population de sardines (et réduit celle de requins).

Si vous remplacez "première espèce" par "abeilles" et "seconde espèce" par "frelons", l'utilité du piégeage des frelons semble logique ... En plus, on peut piéger les frelons sans piéger les abeilles, c'est encore plus favorable (on devrait dire ça au MNHN ?). Et même, en piégeant les frelons et quelques mouches, ça devrait quand même augmenter la population de mouches.

Soient maintenant deux espèces (animales par exemple). La première tire sa nourriture du milieu et, si elle était seule, augmenterait exponentiellement. La seconde ne trouve pas de nourriture dans le milieu et, si elle était seule, diminuerait exponentiellement. Si la seconde espèce se nourrit de la première, qu’arrivera-t-il ? [...] Les fluctuations des nombres d’individus de chacune des espèces sont donc périodiques. [...] Supposons que l’on détruise des animaux de l’une et l’autre espèce (pêche). [...] On voit que, lorsque l’intensité de la pêche croît, le nombre d’individus de la première espèce croît et celui de la seconde espèce décroît, c’est-à-dire que la pêche a une influence favorable, ce que vérifient des statistiques relatives à l’Adriatique avant, pendant, et après la guerre.

Le système proies-prédateurs est applicable à deux populations isolées des autres.
En l’occurrence, le troisième intervenant (l'homme) agit comme un super-prédateur et son rôle est bénéfique sur la population des proies à condition qu'il agisse indistinctement sur les autres populations et dans des proportions "raisonnables".

Dans le cas de la pêche, l'homme agit surtout sur les proies donc dans la pratique, le rôle du super-prédateur s'ajoute à celui du prédateur et conduit à la disparition des espèces à la base de la chaine alimentaire.

Pour ce qui nous préoccupe, l'homme agit essentiellement sur le frelon asiatique (et aussi sur l'européen) donc comme prédateur du prédateur, il favorise les proies (abeilles).

La modélisation mathématique se fait au travers de systèmes différentiels non linéaires que l'on résout par des méthodes numériques (Runge-Kutta).
Comme super-prédateur aveugle, la courbe proies-prédateurs est cyclique et l'action de l'homme favorise la moyenne des proies au détriment de celle des prédateurs.
Dans le cas de la pêche, la courbe n'est plus cyclique et la moyenne des proies décline.
Dans notre cas, l'effet est opposé.

Les réticences du M.N.H.N. ont pour origine la crainte de voir l'homme exercer une destruction non sélective des frelons, au détriment de l'européen. Pour finalement ne se retrouver qu'avec l'asiatique, ce qui n'arrangerait rien pour nous. Notons enfin que l'inaction du M.N.H.N. conduit en pratique au même résultat.

Bonjour,
Les frelons, qu'il soient européens ou non, ont une action prédatrice importante sur les abeilles. Chez moi il n'y a que de l'européen, et à l'automne le stress induit sur les ruches est important, ainsi que les pertes de butineuses. Certaines de mes ruches étouffent les attaquants (le sol devant elles est jonché de cadavres de frelons) mais pas toutes. Comme il ne semble pas que le frelon soit une espèce menacée (alors que l'abeille est protégée), et que dans le cas de ruchers, l'action des frelons est plus nuisible qu'utile (un peu comme les loups qui préfèrent chasser les troupeaux de brebis plutôt que les caprins sauvages), j'ai du mal à comprendre la position du MNHN.

houla toute cette science pour un peu de miel
J'habite en bord de mer et je n'arrive plus à manger des sardines depuis bientot 4 ans et les prédateurs ont des camions frigo et la payent 10 fois son prix

homochavaignensis escribió: Le système proies-prédateurs est applicable à deux populations isolées des autres.
En l’occurrence, le troisième intervenant (l'homme) agit comme un super-prédateur et son rôle est bénéfique sur la population des proies à condition qu'il agisse indistinctement sur les autres populations et dans des proportions "raisonnables".