Analyses de miel
- N.Pi
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- Invitado
Je suis un peu dégouté car je viens de recevoir un résultat d'analyse pour une miellée courte sur la ronce.
Analyse pollinique quantitative, avec 60% de pollen de ronce, donc conforme. Puis analyse organoleptique : non conforme.
Odeur:boisée
Intensité forte
Persistance moyenne
Saveur:boisée
Fruitée, de type fruits cuits
astringence en fin de bouche
Intensité forte
Persistance soutenue
Apparemment présence de miellat. Résultat : miel de fleurs ... Facile.
A partir du moment où il y a plus de 45% du pollen d'intérêt je pensais que c'était bon .
Du coup ça me semble assez arbitraire et peu scientifique, je vais aller dans un autre labo la personne qui sera là ce jour là va trouver que ça a goût de ronce et ça va passer ?
Qu'est-ce que vous faites dans ce cas là ? Un toutes fleurs ? Essayer ailleurs jusqu'à ce que ça passe ?
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- wLz
- Invitado
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- Péré
- Invitado
Aller à un autre labo ne changera rien si ce sont des labos sérieux tous les deux. En effet depuis assez longtemps les labos (sérieux) en Europe ont harmonisé leurs méthodes. Des comparaisons de résultats d'analyses provenant d'échantillons d'un même lot sont effectuées régulièrement afin de comparer les variations d'interprétations d'un labo à l'autre. Si nécessaire des réunions de travail ont lieu pour déceler les méthodes à problèmes.
On t''a signalé une présence de miellat : est ce qu'il y a eu une mesure de la conductibilité électrique : je crois que c'est un des critères essentiel pour déterminer la présence de miellat. Pour ce qui concerne le pollen il faut savoir que c'est un critère assez secondaire dans pas mal de cas car d 'une fleur à l'autre l'abondance ou la rareté ne peuvent démontrer l'origine fiable du nectar. Un très beau miel d'acacia ou de luzerne ne contiennent que très peu de leur propre pollen. On peut trouver des pollens "autres"dominants tout en classant le miel en acacia ou luzerne. A l'inverse le pollen de châtaigner peut être tellement abondant au point de dominer dans un toutes fleurs avec une présence de ce nectar très minoritaire. On dit que ce pollen est polluant.
Ce résultat d'analyse n'est pas celui que tu espérait . Il faut quand on s'adresse à un labo lui accorder sa confiance sinon pourquoi dépenser le prix de l'analyse. La plupart sont accrédité par les fraudes.
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- N.Pi
- Autor del tema
- Invitado
Péré, c'est décevant mais sans grande conséquence pour moi, c'était par curiosité sur une petite récolte, je fait confiance au labo pour les analyses avec outils de mesure, j'avoue que je pensais que si les analyses polliniques et électriques étaient ok cela suffisait. Je comprends que certains font plusieurs labos et que le résultat n'est pas le même d'un labo à un autre, si c'est le palais d'une personne qui a déterminé la conformité ou non d'une appellation.
Quel est l'intérêt de faire une analyse des pollens si on se dit que l'on peut avoir un miel typique avec très peu de pollen de la variété, et qu'on peut avoir un miel non typique avec plus de 45% du pollen recherché ?
Par exemple ici pour le pollen ils ont trouvé 60% du pollen d'intérêt et conductivité 720), c'est ce qui m'interroge sur l'aspect relativement subjectif de l'analyse au goût d'une personne, même si bien-sûr je fait bien plus confiance à son expérience qu'à la mienne. Je préférerait quand même me dire que c'est la conductivité électrique qui a parlé.
Edit: Après avoir eu le labo, 720 en conductivité c'est ok, et c'est bien le goût et uniquement le goût qui a été déterminant, selon la personne au téléphone il y a des années d'expérience (ce que je veux bien croire) mais en cas de doute il faut refaire une autre analyse.
C'est un miel clair qui pour moi était typé ronce, hausses posée au début de floraison et récoltée avant celle du châtaignier, presque que de la ronce à butiner autour.
Bref je n'y perds pas grand chose mais je pensais que les analyses étaient plus étayées et moins subjectives.
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- lebretondelest
- Invitado
Ça me semble extrêmement difficile, pour ne pas dire impossible, qu'il n'y ait pas une part de subjectivité plus ou moins importante dans les analyses.
À partir du moment où un miel, même dit "monofloral", ne l'est jamais en réalité, les possibilités de combinaisons avec les autres nectars et pollens sont infinies à l'échelle d'un territoire, d'un pays, et d'un continent. Par exemple du miel de ronce en Pologne ne sera sans doute pas le même qu'un miel de ronce en Espagne, idem un miel de ronce en Alsace ne sera pas le même en Bretagne ou en Provence.
Par ailleurs attention au critère du pollen qui est souvent peu corrélé au nectar recherché ; par exemple la lavande est très nectarifère mais ne produit pas de pollen, donc on peut avoir du miel avec 90 % de nectar de lavande sans un seul grain de pollen de l'espèce.
Bref comme dit ci-dessus, à mon avis il faut faire confiance au labo dont c'est le boulot et qui a sans doute déjà analysé des milliers d'échantillons du miel en question ; à ma connaissance tous les labos ont des méthodes à peu près similaires, et par ailleurs c'est sans doute mieux de vendre en toutes fleurs un miel qui ne répond pas aux critères d'un monofloral que l'inverse, par rapport à la confiance accordée par les consommateurs.
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- Yoann
- Invitado
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- Péré
- Invitado
J'avoue qu'en matière d'analyse je ne connais pas dans le détail tout ce qu'il peut se pratiquer selon ce que l'on veut savoir . Aussi je m'élève contre ce côté de subjectivité dans les méthodes utilisées. Seule l'analyse organoleptique peut aider le laborantin à décider si un miel à la limite va passer dans une case ou l'autre (c'est ou pas du mono floral) et par la même autoriser la vente ou pas dans la catégorie. Chaque type de miel possède des références avec des limites supérieures ou inférieures sur des critères physicochimiques tel que spectre des sucres, conductibilité électrique, spectres des pollens, taux d'acidité, viscosité et thixotropie, couleur et d'autres aussi. Un critère légèrement en dehors des clous peut éventuellement être repêché par un autre très bon et l'examen en bouche permet de conforter l'idée si le miel possède la saveur des fleurs dont il serait issu. De plus cela permet de reconnaître des odeurs exogènes éventuelles. Les techniciens de labo goûtent systématiquement tout et sont très entrainés et ce ne sont pas les débutants qui s'y collent et il en est de même pour la caractérisation des pollens qui servent aussi à déterminer les origines géographiques ce qui permet de limiter les fraudes.
Bien sur les opérateurs sont toujours responsables de ce qu'ils mettent en marché et quand on est acheteur de miel en fûts (dont certains avec plusieurs milliers de tonnes an) des plans d'analyses sont nécessaires en incluant aussi la recherche de résidus ainsi que la naturalité du produit afin d'en garantir la conformité. Les labos internes et externes des gros opérateurs sont de très haut niveau techniques.
Produire des mono floraux sur des petites miellées courtes n'est pas aisé. Je comprends le souci de mes collègues qui pour étoffer une gamme cherchent la diversité de l'offre sur l'origine florale. Mais alors pourquoi ne pas caractériser les miels sur l'origine géographique et le millésime en remontant jusqu'à la commune voire le rucher comme certains viticulteurs le font sur les vins de telle ou telle parcelle ?
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- jackie
- Invitado
Pour moi, le pollen servait surtout à savoir si les abeilles avaient bien butiné des fleurs: donc pas de miel de sucre uniquement ou de définir en fonction du pollen contenu s'il était possible que le miel provienne bien de telle ou telle région.
Ma question est simple: on priorise quoi: le pollen ou les 80% d'une même variété?
Puisque dans le cas de NPI on ne parle que de pollen et pas de ses 80%.
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- lebretondelest
- Invitado
Désolé mais je ne comprends pas de quoi il est question, 80 % de quoi ?
Sachant que du miel est avant tout du sucre (glucose, fructose, etc), et que ces molécules sont les mêmes quelle que soit leur origine. Du glucose de nectar de lavande par exemple est le même que du glucose de nectar de châtaignier. Du sucre, c'est du sucre.
C'est pour ça que les analyses sont faites sur une foultitude de critères différents à la fois physico-chimiques et organoleptiques, vu qu'il n'est pas possible de distinguer un sucre d'un autre dans deux échantillons de miels différents.
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- jackie
- Invitado
En cherchant un peu plus sur le net: Tout du moins en théorie : la réalité est en effet un peu plus complexe puisqu’il est impossible de garantir que les abeilles n’aient butiné le nectar que d’une seule espèce végétale !
Un miel est donc qualifié de monofloral lorsqu’il comporte un certain pourcentage de nectar, fixé à 80 %.
J'attends donc avec impatience la fiche de résultat du labo pour bien comprendre.
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- lebretondelest
- Invitado
Ce qui fait la différence entre les miels c'est justement que le miel ce n'est pas que du sucre, mais plein d'autres composés et propriétés qui en font la typicité.
Je vous encourage à recontacter votre labo pour en savoir plus sur ses méthodes parce que ça me semble un peu douteux...
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- Péré
- Invitado
A jackie : si tu as du miel de lavande du même endroit plus ou moins clair ou foncé selon les ruches c'est certainement à cause dune miéllée particulièrement difficile cette année. Il en va ainsi de l'apiculture : quand il y a la quantité la qualité est là et bien sur la qualité médiocre va avec les petites récoltes. Certaines colonies préfèrent butiner autre choses comme du miellat éventuellement d'où la couleur foncée.
A lebretondelest : tout en ayant pas du tout d'attraits pour les analyses des miels j'ai quand même assisté à des discussions sur le sujet et je peux te dire que pour le miel de lavande c'est le critère acidité qui est primordial contrairement au châtaigner qui est l'inverse. Pour ce dernier le rapport glucose sur fructose est déterminant. Si les sucres sont essentiellement du glucose et fructose les proportions sont variables d'un miel à l'autre. J'ai aussi entendu parler d'analyse enzymatiques et je ne me souviens plus si c'est pour caractériser un miel ou pour déceler une adultération. Il y a aussi la conductibilité électrique caractérisant les miellats.
J'ai cru comprendre que si la classification d'un mono floral est bonne à partir de 80% il n'est pas possible de déterminer les % de manière précise car tout les miels ne sont jamais purs d'une seule fleurs. Les mélanges de nectars assez proches compliquent bien la chose. Les labos accrédités par les fraudes utilisent tous le même code dit "code des usages" pour déterminer les origines géographiques et florales. La plupart des apis expérimentés savent déterminer sans analyses les origines florales quand les miels sont des très beaux monofloraux . Là ou ça se complique c'est quand ce miel est à la frontière et l'expertise d'un labo devient nécessaire.
Bon j'ai eu aussi vent des pratiques de certains (plutôt conditionneurs) qui achètent à des prix assez bas du miel déclassé pour ensuite le mélanger à du très beau pourvu que le produit final reste conforme au code des usages reconnu par les services de répression des fraudes.
Ayant eu assez souvent du miel analysé et classé ou reclassé en une autre catégorie je peux vous dire que j'ai souvent été agréablement surpris du résultat du labo qui m'a plus souvent repêché des miels dont j'aurais cru qu'ils ne passeraient pas
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