Je pense que notre forum a atteint une maturité suffisante pour pouvoir débattre de ce sujet sereinement sans que les différents courants s'affrontent dans la traditionnelle querelle automnale entre ceux qui traitent et ceux qui ont choisi de ne pas traiter.
Quand dans mon message précédent j'écrivais "Et si on prenais le problème dans l'autre sens" ...j’espérais bien que l'on ouvre ce débat.
Je vais commencer par...... Un professionnel ne peut actuellement prendre le risque de changer brutalement de stratégie vis à vis de varroa, j’en suis convaincu, c’est pour lui une question de survie économique et donc ….. ça c’est dit.
Cependant, tous savent pertinemment aujourd’hui que varroa développe et continuera de développer immanquablement des résistances aux médicaments qui lui sont présentés. Par conséquent, la dose devra être augmentée ou la molécule changée avec les aléas que cela comporte. Le risque de retrouver alors des traces de ce médicament dans les cires et ailleurs est une évidence. On le soupçonne déjà d’affecter la longévité des reines etc...
Par ailleurs, on pense que l’abeille elle-même serait capable de développer une résistance ou une tolérance à varroa. Ce n’est pas en testant régulièrement la présence du parasite pour ensuite traiter la colonie positive voire traiter systématiquement tout son cheptel chaque année à la même période que l’on peut avoir un chemin dans cette direction.
En effet, comment voir si telle colonie ou telle souche est capable de faire son affaire de quelques varroas si on les extermine systématiquement.
On sait que moult colonies vivent sans maître et sans traitement dans tous les recoins de notre beau pays. La question ne se pose pas de savoir si elles survivent ou pas dans mon propos afin de ne pas partir dans ce débat là.
C’est donc ici que je proposais de prendre le problème à l’envers...L’UTOPIE
Imaginons que tous les apiculteurs de loisir abandonnent demain tout traitement et rendent compte de ce qu’ils constatent sur leurs colonies. On aurait je pense de belles surprises. De belles surprises qui permettraient de mettre en évidence plus rapidement quelle souche semble montrer une résistance ou un tolérance plutôt que telle autre. Pour ma part, je vous dirais que depuis plus de dix ans, sans avoir jamais traité, je n’ai jamais observé l’effondrement d’une seule colonie sous la pression d’une infestation de varroas telle que décrite dans la littérature apicole. Mes sorties hivernales sont bien en deçà des moyennes annoncées. Mes récoltes sont en constante amélioration et si j’en juge par les annonces de cette année, je suis assez satisfait de dire que c’est pour moi l’année de la décennie.
Bien sur que mon raisonnement est « aujourd’hui » utopique. Il n’empêche que comme dit plus haut les essaims sans maître continueront à fréquenter les fleurs de safran et ainsi de suite.
Ce qui m’a amusé dernièrement c’est de pouvoir lire sur un forum ami qu’un pro qui ne voyait que par les traitements chimiques classiques et rejetait systématiquement et avec force tout idée contraire, donne à penser par ses propos d’aujourd’hui qu’en mélangeant quelques produits parfaitement anodins en libre distribution, il aurait trouvé la recette miracle.
Comme quoi, la recette est tellement anodine qu’elle ne fait peut-être rien aux varroas et que c’est les abeilles qui s’en occupent.
