Quelles appellations pour les miels ?
- MELILOTUS
- Auteur du sujet
- Visiteur
Jusqu'à aujourd'hui je commercialise mon miel sous deux noms différents :
- crémeux : miel de colza
- toutes fleurs : pour tout le restant.
Ce que j'aimerais pouvoir faire c'est donner plus de valeur ajoutée à mon miel en lui donnant une appellation florale. Notamment je pourrais être en mesure d'isoler la miellée de tilleul qui est pour moi la deuxième plus forte (après le colza).
Mais comment être sur d'avoir le droit d'appeler mon miel "miel de tilleul", doit-il être 100% tilleul?, accepte t on 10, 20 ou 40% d'autres fleurs?
En plus, d'après ce que j'ai pu lire concernant les analyses polliniques, le pollen analysé dans le miel peut être assez éloigné du nectar butiné par les abeilles. Cela vaut-il le coup de payer une analyse dans ces conditions?
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- gallus
- Visiteur
MELILOTUS écrit: En plus, d'après ce que j'ai pu lire concernant les analyses polliniques, le pollen analysé dans le miel peut être assez éloigné du nectar butiné par les abeilles. Cela vaut-il le coup de payer une analyse dans ces conditions?
L'analyse du pollen dans le miel est un métier.
L'analyse d'un miel est global, pour moins de 50€, je n'ai plus le chiffre exact tu peux faire analyser ton miel.
Par sa composition, couleur, conductivité électrique et analyse pollinique le laboratoire pourra te dire si ton miel a droit ou non à une appellation donnée: colza, tilleul, acacia, forêt, chataignier, toute fleurs, etc.........
Il n'y a pas beaucoup de labo en France: le CETAM, le labo de Famille Michaud et peut être d'autres.
La moitié du prix est pris en charge par FranceAgrimer.
Pour vendre à des négociants, c'est souvent incontournable de faire analyser son miel.
Pour son information personnelle aussi d'ailleurs.
Par nécessité, j'ai par exemple chauffé mon miel et à ma surprise, le taux d'HMF n'avait pratiquement pas augmenté par rapport à un échantillon témoin. C'est un exemple pour illustrer l'intérêt de faire analyser son miel.
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- richard86
- Visiteur
Tu as la réponse dans l'application de la législation sur les miels (fichier joint).
Je te fais tout de suite les remarques suivantes :
1/ L’appellation "Miel Crémeux", même si elle est utilisée par beaucoup de monde, n'est pas légale.
C'est une information consommateur qui certes peut être présente, mais hors étiquetage de la dénomination de vente, donc par exemple sur une plaquette d’information, voire sur le pot en contre étiquette d'information consommateur.
2/ Pour donner une appellation florale spécifique, le miel doit être issu exclusivement de cette espèce florale annoncée, ce qui implique une analyse labo qui par diverses analyses (physico-chimiques, pollinique, sensorielle, etc.) va déterminer l’appellation.
3/ Notre ami Gallus t'a cité 2 labos. Il y en a bien plus que cela et il me semble à l'époque avoir vu sur le forum la liste de tous les labos agréés AGRIMER.
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- chouette
- Visiteur
Pour moi tes infos sont inexactes, je m'excuses.
Melilotus;
1) Tu peux mettre miel sur l'étiquette en dénomination principale "miel" mais ajouter en police plus petite "miel crémeux" si tu le désires et là tu est dans la législation.
2) l'analyse n'est pas nécessaire à l'appellation d'un miel. d’ailleurs ces appellations existaient bien avant les analyses.
Ce sont le commerce de gros et demi gros qui utilise cette nécessité.
Pour appeler un miel il faut avoir l'expérience des miels monofloraux de ta région. La seule condition pour que tu puisses appeler un miel avec une appellation c'est qu'il le soit. Avec le temps on sait si un miel a une typicité ou non.
Il est vrai cependant qu les analyses peuvent t'aider.
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- gallus
- Visiteur
chouette écrit: Ce sont le commerce de gros et demi gros qui utilise cette nécessité.
Et ils ont mille fois raison, sinon on nage dans la subjectivité totale.
Où commence un miel de forêt et comment devient il un miel de châtaignier ?
Sans analyse, pas du tout évident de définir la frontière, même si avec certains châtaigniers, il n'y a pas de doute.
Un acacia qui cristallise, est ce un acacia ?
En 2014, il ne cristallisait pas en 2015, il cristallise et pourtant récolté au même endroit.
Il cristallise alors que liquide, il était magnifique en couleur et gout.
Eh bien, l'analyse dit que c'est de l'acacia bien que cristallisé.
Pas simple. Mon 2014, les pots qui restent sont encore liquides.
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- MELILOTUS
- Auteur du sujet
- Visiteur
Je te remercie pour ta réponse claire et précise. Je n'ai pas de problème pour faire analyser mon miel, le laboratoire départemental (des Vosges) le fait. Par contre si tu peux me donner des infos pour l'aide france agri mer je suis également preneur.
amicalement
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- richard86
- Visiteur
Difficile de répondre à quelqu'un qui a des certitudes, n'apporte pas de référence et au final pourrit un post.
1/ Le Code du Commerce indique qu'un produit pré-emballé (notre pot de miel en l’occurrence) doit avoir un étiquetage de dénomination de vente conforme à la législation du produit concerné. Pour notre cas la législation miel qui se décompose en 2 , les mentions obligatoires et facultatives.
La mention "Miel Crémeux" en tant que dénomination de vente n'est pas autorisée. Par contre en information consommateur (ce qui n'a rien voir avec l'étiquetage obligatoire), la mention crémeux peut être indiquée à ce titre, et la grandeur de police inférieure veut dire que cette information n'est pas majeure par rapport aux informations obligatoires.
Je redis, ce n'est pas parce que certains (même les plus grands) prennent des libertés avec un usage abusif, que c'est légal.
2/C'est de la responsabilité du producteur en indiquant l’appellation florale de son miel. Il sera dans les clous, à condition que cette appellation soit sincère, donc bien confirmée, sinon, c'est un délit de tromperie.
Le seul moyen d'avoir la certitude, c' est l'analyse par un labo agréé (ce qui différent de tremper le petit doigt dans le pot et de le lécher!).
Dire que le commerce de gros et 1/2 gros utilise cette procédure par nécessité est consternant. Si un petit producteur qui vous écoute, se fait coincer par la Répression des Fraudes sur un marché, il dira que c'est machin ... chouette qui l'a conseillé !
Maintenant, on peut faire le malin sur le contenu des miels de sa région, Gallus a donné un exemple, on est loin d'être assuré que le produit soit identique selon les années !
Je vais prendre un cas très courant cette année : le miel de châtaignier.
Certes, il y a bien du châtaignier dedans, mais aussi du miellat (souvent de chêne) en proportion plus ou moins grande. Seule l'analyse (rapport Fructose/Glucose + la présence de polysaccharides spécifiques + la conductibilité électrique) va pouvoir permettre de classer le miel.
Quand on peut étiqueter sur un pot "Châtaignier", ce n'est pas le même prix de vente que si l'on doit mettre "Miel de Foret" et si on a étiqueté "Châtaignier," alors que cela en est pas, çà va faire mal.
On va vous mettre une amende pour 2 bonnes raisons : tromperie sur la marchandise et escroquerie pour allégation mensongère en vue d'augmenter le prix de vente.
S'exprimer sur un forum (en plus, on est entre gens d'une même profession), si l'on est responsable, cela ne doit pas être anodin, car certains moins informés ou la recherche de conseils, risquent de payer très cher lors d'un contrôle, les imprécisions et allégations.
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- richard86
- Visiteur
Aide AGRIMER pour l'analyse des miels (prise en charge à 50%).
1/ Le labo doit être agréé Agrimer
2/ En général, c'est la labo qui gère les formalités administratives avec Agrimer.
Le producteur doit fournir : Le numéro SIRET (et NAPI) de son exploitation.
Le plus simple : Fournir la copie du récépissé de déclaration de ruches.
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- chouette
- Visiteur
Oh lala....comprenez moi bien je ne suis pas contre les analyses.
Simplement je ne suis pas tout à fait d'accord avec vous.
1) Il n'y a pas tromperie si le miel est effectivement de l'origine indiqué, analyse ou pas!
2)En ce qui concerne les dénominations du miel, je ne comprends pas bien richard 86, j'ai l'impression que tu confirme ce que j'ai dit plus haut tout en t'opposant? J'ai pas du bien comprendre même en relisant.? :pinch:
La loi n'est pas faite pour embêter ni limiter, juste pour encadrer et protéger le consommateur. Certaines options restent possibles du moment que la loi est respectée.
Je vais arrêter ici et je crois que ce sujet a été traité de nombreuses fois sur ce forum avec parfois autant de bipolarté.
Excusez moi si je vous est paru brutal.
Bonne discussion à vous :dry:
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- apipaca
- Visiteur
à vous lire, vous êtes incapables de savoir ce que vous produisez et vous avez forcément besoin que quelqu'un vous le précise ???[/strike]
La législation (pour Richard) ça concerne un certain respect d'étiquetage bien précis et en aucun cas des % sur un contenu, ce qui n'à donc forcément rien à voir avec le que contient précisément le produit :
"[strike]PERSONNE NE PEUT EMPËCHER DE PRECISER OU INDIQUER CE QUE CONTIENT UN PRODUIT[/strike]" (et donc un miel) !!!
partant de là et comme aucune "[strike]LEGISLATION[/strike]" n'oblige quoi que ce soit en % pour une dénomination monoflorale, mon "[strike]VRAI[/strike]" miel de romarin ou de lavande (à + de 90%) aura la même mention sur l'étiquette que celui qui en % n'en contient deux ou trois fois moins, du moment que l'analyse aura déterminé: une présence pollinique suffisante !!
et avec ça comme législation pour les indication d'étiquetage, ça vous donne, comme disait le grand Charles une certaine perception de l'infini (********) !!!
Pour un vrai respect du consommateur pourquoi ne sommes nous pas obligé d'indiquer ces fameux % pour nos monofloraux ????
et pourquoi pour les négociants les % du miel CEE et celui % du non CEE ???
en voilà une question qu'elle est bonne non ?
Modéré par gfass..... Allez! on se souvient que les majuscules et les petites attaques personnelles ne sont plus d’actualité Merci.
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- louiseluc
- Visiteur
Et concernant le pourcentage nécessaire pour une appellation mono floral, il serait de combien ?
Salutations
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- gallus
- Visiteur
Pour dire que la dénomination d'un miel est une chose, mais au final c'est le contact avec le produit qui fait la différence.
Raison pour laquelle on fait des concours de miel.
Sauf qu'avant de concourir, un miel est d'abord analysé !!
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- du luy
- Visiteur
J'ai sous les yeux deux analyses faites pour des miels produits dans le méme canton , meme période , celle du chataignier .
Ces miels ont le méme gout , meme couleur , méme odeur et pourtant ce qu'il en ressort est complétement différent au regard de la législation . Un est en chataignier avec pollens dominants castanea 96% et l'autre forét avec 89 % de castanae .
Avant de mettre une appellation sur un miel , il y a tout intéret a faire des analyses et surtout par un labo qui n'est pas lié à un acheteur . En effet , pour des raisons que tout le monde connait , le labo affidé serait peut etre enclin à dévier ou oublier des éléments dans l'analyse par le seul fait qu'il est aussi acheteur .
Dans ce cas , c'est quand méme l'api qui qui est responsable au regard de la loi .
Pour les apis qui vendent eux mémes leur production , l'appellation qui est mentionnée fait foi et si une analyse éffectuée par les services de l'état ne correspond pas à l'appellation qui est faite sur le pot ou le seau , l'amende est conséquente .
Je ne parle pas des antibios . Méme si l'api ne mets pas d'antibios dans ces ruches , il peut quand méme y en avoir dans le miel et là , méme punition .
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- apipaca
- Visiteur
louiseluc écrit: Bonjour,
Et concernant le pourcentage nécessaire pour une appellation mono floral, il serait de combien ?
Salutations
Salut,
Oui c'est dans le sens de ce que j'écrivais ci dessus et ça serait une bonne chose, mais malheureusement ça n'existe pas !!
On se limite à se borner à qualifier un miel par la présence pollinique majoritaire et à son aspect, ce qui (en exagérant) pourrait laisser supposer qu'un miel contenant seulement 20 ou 30% d'une même floraison, pourrait très bien bénéficier d'une appellation monoflorale si les autres en présence ne dépassent pas chacune, respectivement les 10 ou même pourquoi pas 15% et si par chance, ces associations sont plutôt neutres en pigmentation et n'en modifient pas l'aspect !!!
mais ce qui pourra toujours donner en résultat, comme l'explique Gallus, par exemple un Acacia qui fige ou bien évidemment, des gouts différents d'un producteur à un autre et pour un même miel ??
ce qui peut laisser penser effectivement que nos analyses "polliniques" sont relativement indicatives, et que comme pour les pinards pour le degré alcoolique, ce % "majoritaire" devrait plutôt être, comme tu le penses avec un certain % mini comme dominant et être indiqué clairement et bien en vue sur l'étiquette !!
Fort heureusement pour mon compte et mes productions la question ne se pose pas puisque mon romarin est suivi du thym (qui est très teinturier) ce qui lui ôterait sa couleur "ivoire" et l'évincerait d'emblée, ce qui m'oblige à récolter pile-poil fin Avril/début Mai, pour me situer à + de 90% et pour le lavande, non seulement il n'y à rien d'autre en même temps mais rien non plus qui suit cette miellée,.....
mais ça fait un peu mal , c'est de se voir concurrencer par des produits étiquetés de la même façon et pourtant très loin d'être identiques !!!
à méditer ???
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- chouette
- Visiteur
Je me demande au vu des types d'analyses et des dires de Gallus sur la variabilité des caractéristiques des miels selon les années si les analyses sont capables véritablement de discerner à tous les coups et tous les ans les caractéristiques des miels monofloraux ou si c'est plus une indication qui expliquerait le flou qui reste dans le domaine des appellations comme l'explique apipaca.
Par exemple, on sait que l'analyse pollinique n'est qu'une estimation sur sa composition en nectar mais donne assez précisément sa provenance géographique.
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- louiseluc
- Visiteur
S'il n'existe pas de règles ou loi définissant un pourcentage mini obligatoire pour l'étiquetage et hormis un 100% mono floral, tout est donc permis: pour l'apiculteur, le négociant et le contrôleur ! Cela me semble peu vraisemblable
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- richard86
- Visiteur
Si, ce n'est pas le cas, le terme mélange doit apparaître clairement sur l étiquette.
En général pour éviter ces cas litigieux, on a tout intérêt à donner une indication géographique, soit une indication caractéristique du lieux de production si elle est valorisante.
Vous allez comprendre que le consommateur ne va pas trop apprécier le terme "Mélange" ....
PS. Période de production. Veut dire l'espace de temps pendant lequel les abeilles ont fait la miellée considérée. Difficile de faire cohabiter une miellée de 8 jours (espèce florale valorisante) avec une récolte plus ou moins régulière sur plusieurs semaines, voire en mois (exemple type : le trèfle blanc).
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