ET VOILA LA FIN
ED. Bertrand cite encore cet exmple “ L’abeille égyptienne, d’un tempérament détestable hors de son pays d’origine, n’a pas donné de bons résultats. Il y a cependant une exception : un apiculteur allemand, M.W.Vogel, après de longues années d’efforts, a obtenu par le croisement de cette abeille avec la commune une sous-race fixée, qui offre la plus grande analogie avec l’italienne.. {...} Les abeilles de Palestine, de Syrie et de Chypre ces dernières surtout, très prolifiques et rustiques malgré leur origine méridionale, ont été fort à la mode pendant quelques années, mais leur caractère, qui est le plus souvent agressif lorsqu’elles sont transportées en Europe, les ont fait abandonner par la majorité des apiculteurs.”
ED. Bertrand a encore élevé des abeilles d’Algérie et du Caucase, et il n’était sans aucun doute pas le seul!
A la lumière de ce qui précède, il est clair que nos noires, très peu sélectionnées et depuis peu de temps seulement, demandent un travail énorme de protection et d’amélioration. Il est clair encore que, depuis des siècles, notre abeille noire a cohabité avec d’autres espèces, peut-être des variétés de mellifera mellifera, mais aussi et surtout avec une abeille jaune, douce, rustique et non pillarde, ce qui, à première vue, exclurait que ce soit de l’italienne. Les abeilles dites locales reflètent très souvent tous les défauts de multiples hybridations, et le couvain plâtré rencontré parfois de façon massive en est un important. Les abeilles noires locales sont le reflet des expérimentations de masse qui ont eu lieu dans le passé, quand le commerce des abeilles s’est développé, laissant croire en la trouvaille de la super abeille qui laisserait son apiculteur en paix et lui offrrait des rendements multipliés. Ce brassage séculaire et massif explique les écarts de couleurs et de comportement chez les noires locales.
Pourtant la noire, pure et sélectionnée, est une abeille à tous points de vue remarquable. Ne la confondez pas avec les noires espagnoles (mellifera iberica) ou cévenoles qui ne cherchent qu’à tuer leur apiculteur.
Le développement de la noire est envisageable pour autant qu’on y mette les moyens. A ce jour, les productions étant vraiment trop discrètes pour les noires de qualité, la carnica offre une excellente alternative. Les lignées sont bien fixées, propres, offrent tout le confort de travail souhaitable, très rustique, très économe en nourriture et elle est facile à se procurer. C’est tout d’abord une vraie race, contrairement à la Buckfast qui est une invention et perpétue la dissémination de multiples gênes étrangers, elle butine tout ce qu’elle trouve et enfin, c’est bien celle qui se rapproche le plus de la noire.
Après avoir testé la chose, des reines noires pures croisées avec des carnica, si leur descendance ne peut plus être du tout considérée mellifera mellifera, vous laisseront des colonies d’aspect noir et douces. Si votre reine vierge est issue d’une grande lignée, l’hybridation ici n’aura pas d’incidene qur votre confort de travail.
