Le Figaro du 14/3/07 :
Le rôle des abeilles dans la ruche régulé par des protéines
GÉNÉTIQUE. Le partage des tâches à l’intérieur de la ruche est régulé par des mécanismes biochimiques d’une grande complexité. Une équipe américaine vient de montrer que si l’on inhibe chez l’abeille legènede la vitellogénine, une protéine spécifique des femelles, lecomportement des ouvrières et leur rôle à l’intérieur de la ruche se trouvent modifiés ( PLoS Biology, mars 2007). Elles sortent plus tôt de la ruche pour aller butiner et ont aussi tendance à collecter du nectar plutôt que du pollen. De même, elles vivent moins longtemps que leurs soeurs dont le gène est resté intact. Pour inhiber le gène, l’équipe dirigée par Gro Amdam, de l’université d’Arizona aux États-Unis et d’Aasen Norvège, a utilisé la technique de l’ARN interférent mise au point par Andrew Fire et Craig Mello, prix Nobel de médecine 2006. L’action de la vitellogénine est réelle mais néanmoins limitée. En effet, les chercheurs ont dû traiter plus d’une centaine d’abeilles pour la mettre statistiquement en évidence. Prétendre que cette expérience démontre que la vitellogénine contribue elle seule à ces modifications serait abusif, souligne Freddie- Jeanne Richard, post- doc à l’université de Raleigh (Caroline du Nord). Il reste maintenant à savoir ce que l’inhibition de la vitellogénine chez la reine pourrait produire sur l’ensemble de la ruche.
YVESMISEREY