Problèmes avec les reines

Bonjour,
comme suggéré par Duluy, j'ouvre un nouveau sujet sur les problèmes de fécondations et d'acceptation des reines.
voici la liste des soucis que j'ai chez moi et que certains de mes voisins ont également :

reines qui mettent 15 ou 20 jours avant d'etre fécondées même par grand beau temps et avec de nombreux males.
- reines vierges qui disparaissent en laissant des colonies orphelines et sans couvain (si on arrive trop tard c'est bourdonneux...)
- reines fécondées ( de l'exploitation comme du commerce) qui se font remplacer par supercédure après avoir pondu quelques cadres, bien que leur ponte
soit compacte et abondante.
- reines qui se trouve à cours de sperme au bout de quelques mois (abdomen tout petit, ponte en mosaique, ponte bourdonneuse...)
- remérage n'importe quand dans la saison qui se passe mal et laisse la colonie orphelines et sans larves assez jeunes pour recommencer un élevage.

pour compléter, j'ajoute que je produit mes propres reines depuis presque 10 ans (+ 7 ans de production de gelée-royale) et que mes méthodes qui sont restés les même
marchaient très bien jusqu'en 2014 (intro de CR J+ 10, ruchers de fécondation avec ruches à males et parfois intro sur couvain naissant de reines fécondées du commerce)
les collègues de ma région qui ont eu les même problèmes en 2015 et 2016 sont des pro qui ont entre 20 et 25 ans de métier.

je sais aussi que dans d'autres régions, certains n'ont pas ces problèmes, ou bien seulement quelques-uns (reines "foutues" au bout de 6 mois...)

quels sont ceux d'entre vous qui rencontrent ces problèmes ? quelles sont vos hypothèses, vos expériences ? des solutions ...?

j ai le même problème je comprend pas

Résumé d'une publication scientifique:

La durée de vie de la reine de l’abeille (Apis mellifera Linnaeus; Hymenoptera: Apidae) est
dépendante du nombre de spermatozoïdes qu’elle acquiert durant les vols nuptiaux. Des remplacements de
reines ainsi que de jeunes reines ayant épuisé leurs réserves de spermatozoïdes sont rapportés en Amérique
du Nord et des problèmes de fertilité chez les faux-bourdons sont suspectés. Le but de cette étude était
d’évaluer les qualités reproductives du faux-bourdon durant la saison de production des reines abeilles de
mai à août. Des faux-bourdons de deux lignées différentes ont été élevés à six reprises au cours de la saison
apicole 2012 au Centre de recherche en sciences animales de Deschambault, Québec (Canada). Le volume
de sperme, le nombre de spermatozoïdes et la viabilité ont été évalués aux âges de 14, 21 et 35 jours de vie.
Les résultats montrent que 1) le volume de sperme augmente avec l’âge des faux-bourdons testés; 2) le
moment de l’élevage influence la production du sperme et 3) le nombre de spermatozoïdes et la viabilité
des gamètes ne semblent pas influencés par la lignée génétique, l’âge ou le moment de l’élevage. Cette
étude souligne la nécessité d’en connaître davantage sur l’élevage des faux-bourdons afin d’obtenir des
reines abeilles adéquatement fécondées.

Bonjour,
Même problème chez moi (ouest Var) mais depuis 2016 seulement.
Taux de fécondation catastrophique pendant toute la saison quelle que soit la météo.
2016 c'est aussi l'apparition du Frelon asiatique et l'explosion du varrao, peut être un début de piste.

le brassage génétique ???

la qualité de la cire ???

bonjour,
" le volume de sperme augmente avec l’âge des faux-bourdons testés"
comme les abeilles qui ne vivent plus que 40 a 50 jours au lieu de 60, les males meurent avant d'etre performants, pour moi, c'est la meme

Cette année, j'ai commencé à inséminer des reines.
Un aspect important, avant d'inséminer, il faut prélever du sperme sur les faux bourdons, c'est assez rock n'roll à faire mais très intéressant pour mieux comprendre le monde des abeilles et ce qui m'a fortement surpris, c'est la quantité impressionnante de mâles sans sperme.
Du style un mâle sur 10 ou 15 peut féconder, le reste nada, rien. Il peut alors devenir compréhensible que si une reine se fait féconder par une dizaine de mâles de cette sorte, elle ne va pas pondre beaucoup.
Autre point curieux, certaines ruches, j'ai l'impression qu'elles sont peu nombreuses ont des mâles qui sont pratiquement tous correctes et dans le sens opposé, certaines ruches, elles sont plus nombreuses, seraient presque bonnes à jeter tellement les mâles sont nuls, çà en est d'ailleurs impressionnant.
C'est sans doute dans cette direction qu'il faudrait chercher, mais çà dépasse largement les compétences de simples apiculteurs.
Il faudrait du temps, des chercheurs, des sous.
On a tout çà, mais les chercheurs actuellement préfèrent faire joujou avec les analyses génétiques avec nos sous: frdocs.com/doc/1945422/beestrong---franceagrimer
pour ensuite monnayer leurs services: labogena.fr/
pour info aussi: www.sfecologie.org/en/offre/these-mise-au-point-de-schemas-de-selection-integrant-les-marqueurs-de-resistance-au-varroa/

Sinon, j'ai été surpris par la quantité de ruches qui se sont remérées cette année.

Les refus pour les reines de production.

- Pour un api qui introduit des reines tous les ans sur ces ruches et venant du même fournisseur , le risque de refus est infime .
- Pour un api qui introduit des reines avec peu d'antériorité avec un fournisseur récent , Deux problèmes principaux peuvent arriver , le premier refus pour une raison d'incompatibilité de race et le second ,pour une incompatibilité qui n'est pas lié à la race mais au fournisseur .Exemple : en 2013 et 2014 achat de reines à Mr x et en 2015 achat à Mr y , ( cependant de la même race ) dans ce cas il est fort possible que les colonies acceptent ces reines mais les rejettent après quelques semaines .
- Pour un api qui produit ses propres reines à partir d'une sélection perso sur son propre cheptel tous les ans , il y a très peu de risque de refus , puisque le cadrage est déjà effectué , tout le monde est habitué à tout le monde .
- Pour un api qui produit ses cels pour intros de reines fécondées , pas de problème si le travail est fait au bon moment ( pas trop tôt, pas trop tard ) et évidemment sans un mois de pluie .
- Pour les fécondations avec ou sans appareil, il faut impérativement des males matures ( généralement capturés le soir vers 16 - 17 h ) et ceci est lié aux régions d'où l'inutilité d'élever trop tôt

c'est vrai que cette année il y eu beaucoup de ruches orphelines et pas mal de reines "moyennes", il faudra surement remerer pas mal de colo début mai en espérant de meilleure fécondation, sur mon secteur c'est la premiere année que je remarque ça, le printemps pluvieux suivi de sécheresse n'a pas aidé a mon avis
le probleme d'infertilité des males peut se recouper avec pas mal d'autres especes animales
vivement un changement de la pac pour aller dans le bon sens

Les stress ;

Sur une exploitation qui a perdu au printemps ou même en été un nombre important de ruches pour des raisons multiples donc aussi de mauvaises pontes , le désir de vouloir redresser la situation , coute que coute en faisant des élevages inappropriés ( trop décalés ) , est pire que tout .
Le remède pire que le mal , j'ai connu , il m'est facile d'en parler . En effet , dans cette situation la tentation de se dire , je vais élever tôt au printemps pour combler est une erreur si les éléments extérieurs ne sont pas favorables , idem en fin de saison , les reines seront certainement fécondées mais pour combien de mois de ponte ( au printemps suivant )
L'api se dit avoir des reines fécondées dans ses essaims ( disons en septembre ) qu'il hivernera , jusque là pas de problème , mais dés mai , juin ou juillet , la reine s'essoufflera car pas assez fécondée .
Lors de mortalité importante de son cheptel , l'api entre dans une période de stress profond ( souvent il se sentira coupable ) , inévitablement , il le fera également vivre à son cheptel qui n'en a pas besoin . Il lui faudra à tous prix des reines et là le cortège d'erreurs arrive à grands pas .

dans le dernier "abeilles et fleurs", ils parlent d'une étude faite en suisse sur la fertilité des faux-bourdons exposés a 2 molécules différente de néonic.
en résumé, espérance de vie bien entamée et 40% de spermatozoides vivants en moins...
la pistes des pesticides me parait interéssante...

Tu es dans une zone de grandes cultures Ardecho ???

non pas du tout ! quoi que à 5 ou 10km à vol d'oiseau il y a beaucoup de vignes et d'oliveraies et tout ça c'est traité bien comme il faut !
bon pas aux néonics je pense :huh:
mais je me dit que depuis le temps qu'on en balance, avec le vent, la pluie, etc... il doit y en avoir un peu partout des néonics...
et peut-etre que d'autres pesticides plus "classiques" suffisent à stériliser en partie les mâles.
je me demandais d'ailleurs si il y aurait pas une corrélation entre zone viticole et graves problèmes de fécondation.
c'est pour ça qu'il serait interéssant d'avoir une vision géographique du phénomène.

Bonjour,
J'y reviens comme chaque année.... si vous cherchez (larvicide & vigne) ou (olive &larvicide) comme par exemple (pomme & larvicide) ce qui donne www.agropomme.ca/Documentation_publique/JOURNEE_TECHNIQUE_2011/4pesticidecarpointer2011.pdf
Et pour alimenter la réflexion cet été encore j'ai eu l'occasion d'observer que le poisson laissé en plein soleil n'est jamais infesté par les asticots quand il est traité avec un larvicide. C'est spectaculaire, les oeufs sont là mais rien n'en sort. Vous allez me dire ça n'a rien à voir..... sauf que les larvicides sont largement plus utilisés que les néonicotinoïdes, ils en mettent partout.
Si le pollen est pollué, la larve sort de l'oeuf en mange et meurt. Les ouvrières nettoient et la reine vient pondre à nouveau. Quand on ouvre on se dit alors que cette reine est une mauvaise reine et à mon avis on se trompe.
L'utilisation des larvicides n'est pas si ancienne que ça et de plus en plus rependue. De là à dire que c'est dans cette direction qu'il faudrait regarder.....:dry:

Comme souvent, on va avoir du mal à trouver LA réponse. Mais il y'en a évidemment plusieurs.

-Baisse de la qualité de la nourriture. La variété de pollen et nectar a horriblement chuté en quelques dizaines d'années. La variété florale et l'expansion des grandes cultures, avec de surcroît un fonctionnement de l'abeille qui lui fait aller sur une ressource abondante prioritairement...

-Toxicité des ressources. Pesticides, et pas seulement néonics, comme dit plus haut. On sait aujourd'hui que les êtres humains et autres mammifères ont perdus en production de sperme, on sait que la cause est due à la fois aux présences de plastiques et de pesticides. Il n'y a pas de raison pour que l'abeille soit épargnée, elle qui y est exposée beaucoup plus...

-Le nourrissement, trop utilisé. Il y a milles raisons pour nourrir artificiellement les colonies, mais le sucre est pauvre et ne permet pas une alimentation correcte des abeilles.

-Les cires! On y trouve souvent des hydrocarbures, des pesticides interdits depuis plus de 20 ans en Europe.... et le couvain évolue là dedans!

-La cire gaufrée implique qu'on limite le nombre de mâles... Comment s'étonner ensuite du manque de ceux-ci? La colonie fait des mâles naturellement, laissons la faire!


-La sélection? Là je me pose la question, je ne sais pas qu'en penser. Mais on limite terriblement la diversité génétique en ayant 50 ou 100 fois la même reine sur un secteur... Et je ne serais pas étonné que la reproduction en soit affectée.

Nous sommes en Cévennes aucun pesticides dans un rayon de plusieurs kilométrés, nombreuses ruches présentes sur la miellé de châtaignier et nombreux cardes a mâles dans les ruchers de fécondations. Nous utilisons notre propre cire, génétique diverses et variées.
Oui nous aussi nous avons eut beaucoup d'interrogations sur des cas de comportements des min plus, plus de 400....
Même après le châtaignier les fécondations réussies cadres operculés, nucs nourris traiter et pourtant.....dérive ou désertion....
Rien de comparable aux années précédente alors que nous avons fait des manipulations similaire.
Cette année aura été subtil dans la gestions des mini et trouver des stratégies nouvelles pour un bon déroulement afin d'atteindre les objectifs....mais pas toujours facile car les abeilles ont l'air perdue ou déboussolées.
Pas de réponse que des questions sur cette année surprenante en élevage :
Est ce les pesticides présent dans l’atmosphère ?
Est ce les températures extrêmes trop chaud trop froid en même temps.
La qualité des pollens même si nous avons toujours eut du pollen dans les cadres?
Comment étais la structures des pollens cette année vue qu'elle est variable suivant la température ?
Mais je n'explique pas le départ d’essaim de plus d'un kilos d'abeilles le 10 d'octobre...
Vue comment sont "Dévarrier" les abeilles je me demande comment sommes nous réellement ?
L'avenir nous promet de vrai défis !!!

Salutation