Pourquoi mener deux cheptels

La question s'est souvent posée pour plusieurs d'entre vous , et vous vous demandez certainement suite à un précedent sujet comment interpréter les différents comptages de ruches au sein d'une exploitation .

Pro ou pas , il y a toujours une marge de sécurité a adopter . Le nombre de ruches sur une exploitation apicole est en perpétuel mouvement . Les raisons de ses variations sont multiples , mauvaises fécondations , pollutions en tous genres , erreurs de diagnostics , malnutrition , vols , etc...
C'est pour cette raison que les apis menent souvent deux cheptels . Disons que pour 100 ruches , il vaut mieux mener 20 à 30 essaims de plus pour garder un cheptel opérationel au moment de la ou des miéllées , donc 200 à 300 pour un cheptel de 1000 ruches .
Je sais que vous étes plusieurs a vous poser cette question de savoir s'il faut l'inclure dans les charges . C'est oui , et peu d'apis y pensent , ce cheptel ne sera peut etre pas utilisable ( tout dépend de la période ) , l'année méme et tous les frais qui y sont liés seront à inscrire comptablement .
Reste le probléme des pouvoirs publics qui ne connaissent pas cette parade de l'apiculteur qui organise sa survivance . En effet , il est d'ores et déjà obligatoire de compter toutes les colonies ( comme si elles étaient toutes productives ) . Si une ruche peut rapporter 200 ou 300 euros , je doute fort qu'un naisseur en fasse de méme .

Bonsoir
Pour garder environ 100 ruches en production , combien d'essaim faut 'il faire chaque année et combien de ruches en totalité faut "il ( en comptant l'élevage ) ?
merci pour vos reponses

Si on calcule par rapport au forfait apicole à la ruche, en tenant compte des colonies non immédiatement productives; avec les chiffres de duLuy c'est comme si on rajoutait 20 à 30% au montant total . ça reste quand même bien en dessous du revenu reel.

On prend comme hypothese de faire produire toutes les ruches ayant une reine de moins de 2 ans et demi
Les essaims et les nucléi de 2015 et 2016 sont productifs en 2017, il en faut 100 donc au moins 50 de chaque année.
Il y a le taux de pertes annuelles (et pas seulement hivernales) à prendre en compte et les non-valeur qu'il faut réformer prématurément

Les colonies avec une reine de réforme (2014) peuvent être utilisées de différentes façon pour compenser ces pertes. (essaims, remérage, prélèvement de cadres; greffage,...)

Les chiffres changent selon les paramètres considérés.

Pour moi ,70 à 75 % de cheptel additionnel de remplacement est nécessaire et on peut aller jusqu'à 100% si on veut

Pour abonder les propos de De Luy, je vais donner ma façon de procéder.

Pour un cheptel de 150 ruches :

- 120 en production en permanence et optimisées pour avoir le meilleur potentiel de production.

- 30 ruches consacrées à l'élevage regroupées sur un site d'élevage (optimisation des déplacements et temps d'intervention)
* 2 séries de 30 en auto production d'essaims
* 2 séries de 30 en introduction de reines fécondées (Optimisation du matériel d'élevage utilisé consécutivement, d'où un calendrier précis)
Compte tenu des aléas (fécondation et non valeur), selon les années cela fait 100 à 110 colonies disponibles qui seront utilisées pour les meilleures au plan de renouvellement. En fin de saison, le cheptel est en N à environ 60% et N-1 à 40%. On conserve 10% en ruchettes hivernantes pour remplacer rapidement la casse en sortie d'hiver et il restera 10 à 15% de valeur moindre qui servent à optimiser certaines ruches de production par des apports de cadres de couvain, quelques jours avant une miellée prévisionnelle.

Si on associe à cela, une gestion des déplacements, on doit être sur une bonne productivité des ruches (je préfère employer plutôt le mot productivité de l'exploitation).

A part les ruchettes hivernantes, ces colonies en ruchettes sont physiquement présentes très ponctuellement.

Par contre De Luy, ta réserve au niveau de la fiscalité est caduque, en raison du remplacement du forfait par le micro BA qui est basé sur le CA de l'exercice.

L'ancien système (forfait à la ruche) pour celui qui avait une fiscalité forte était un encouragement à l'optimisation du revenu à la ruche, donc souvent, plutôt un choix de forte technicité par rapport à une multiplication des caisses avec des rendements moyens, voire faibles pour ceux qui couraient après un nombre de caisses, qu' humainement on ne peut plus suivre !.

+1 avec toi Flo Bourdon

Pour faire face aux multiples situations que nous connaissons actuellement, le cheptel additionnel ne devrait jamais être en dessous de 75%.