Protection du bois : laisser faire ?
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Après avoir passé en revue les moyens de protection du bois, rien ne me convient vraiment. Soit il faut des installation trop lourdes, soit il faut renouveler le traitement trop fréquemment, et dans tous les cas ça coûte du temps et de l'argent.
- La thermopeint, à repasser tous les 3/4 ans d'après les revendeurs
- Les lasures et peinture acrylique, idem, à repasser tout les ~3-4ans
- Pour l'huile de lin : au pinceau ça ne protège même pas une année, tout au mieux 6 mois d'après mon expérience. Par immersion, ça pompe un max d'huile et il faut renouveller le traitement plusieurs fois dans la vie d'une ruche (3 fois minimum). Ce n'est pas étonnant, l'huile de lin est organique, elle se dégrade forcément assez vite comparé à un produit minéral.
- Peinture suédoise, n'accroche pas sur bois raboté, long à fabriquer/appliquer (exit le pistolet/rouleau à peinture) à repasser tous les quelques années. (cf. apiculture.com/fr/forum/index-general/4-f-a-q-foire-aux-questions/67305-peinture-a-locre-ou-suedoise#140670 )
- La cire microcristalline, c'est cracra pétrole mais c'est ce qu'il y a de plus durable, ça dure quasiment toute la vie de la ruche. L'investissement de départ et l'installation sont assez lourd si on veut être efficace.
- Pétrification/minéralisation du bois au silicate de sodium/potassium et/ou sol silicate colloidal : procédé qui semble intéressant mais étrangement très peu d'infos disponible et retours d'expérience pour sa mise en oeuvre sur du bois. Pourquoi ? Certainement que ce n'est pas assez intéressant...
Au final, je me demande s'il ne serait pas mieux et tout aussi profitable de faire son gauchiste et de ne rien faire du tout (cf. philosophie du "laisser faire") ?
Je m'explique, si on cumule tout le temps et l'argent dépensé dans la protection du bois d'une ruche tout au long de sa durée de vie, ça fait un total qui est loin d'ètre négligeable !
Ne serait-il pas tout aussi rentable de laisser le bois a brut, compter sur la propolis des abeilles pour combler les fissures et interstices qui ne manqueront pas d'apparaitre, et changer ses ruches un peu plus souvent (quelques années de vie en moins), au lieu de faire tout un bordel pour allonger leur durée de vie ce qui au final revient tout aussi cher ?
Vous en pensez quoi ?
C'est peut être bête comme proposition. Je n'ai aucune idée à quel point une ruche peut en prendre dans la figure quand elle n'est pas protégée. Vous serez bien aimable de me renseigner.
NB : je place ma réflexion dans un contexte d'exploitation d'environ 200 ruches.
Merci d'avance
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- LE DOEUFF Louis
- Visiteur
Bonsoir,
Il y a aussi la ruche Nicoplast, j'ai testé, j'en suis satisfait, je remplace progressivement toutes mes ruches par du plastique. C'est dommage qu'il n'y ait pas de Ruchette Nico. Depuis 20 ans que je fais l'apiculture j'ai passé la moitié de mon temps à gratter, poncer, repeindre ou lasurer, rafistoler des caisses à moitié vermoulues pour quoi en définitive. J'ai remarqué que depuis quelques années, dû au réchauffement climatique sans doute, les bois des ruches sont de plus en plus attaqué par les vers ensuite les fourmis s'y mettent et finissent de transformer les parois en gruyère. La ruche Nico ne demande pas d'entretien et est facile à nettoyer, grattage puis karcher, très rapide. Au début j'étais septique et aussi contre le plastique mais à l'usage je regrette de ne pas m'y être mis plus tôt. Maintenant chacun son truc, pour quelques ruches le bois est bien mais lorsqu'on a un grand nombre l'entretien prend une part importante du temps de travail.
Voilà mon point de vue sur la ruche bois avec quelques années de recul.
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- rveber73
- Visiteur
Très bonne question.
Personnellement, je travaille en bio donc ca limite mes options. J'ai choisi le traitement par l'huile de lin à chaud ( 140°) accompagnée d'une couche de peinture végétale qui accroche bien pour l'extérieur.
Je trouve que ca ne boit bas tellement d'huile ( environ 5 litres pour 30 ruches ) et l'application de la peinture est rapide ( rouleau ou pistolet ).
Le cout est faible et on peut compter dessus pour au moins 10 ans voir plus.
Cependant, selon la nature du bois, il est possible de ne pas traiter mais le poids et le cout vont augmenter considérablement.
Pour le plastique, je suis septique. C'est encore du pétrole et je me méfie des émanations durant les grandes chaleurs et les UV attaqueront inexorablement la solidité en quelques années. De toute manière, interdit en bio.
Sinon, les quelques ruches ou je n'ai rien fait se dégradent très vite. Le soleil, les parasites et l'humidité ont vite fait de ravager le bois ( si ce n'est pas une essence imputrescible)
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- lebretondelest
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Je suis en plein dans cette réflexion également.
Comme je l'ai abordé récemment dans ce forum, après des années d'utilisation je pense que je vais laisser tomber la peinture suédoise ; j'ai des caisses mises en service ce printemps et couvertes à la peinture suédoise l'hiver dernier, qui se sont déjà pas mal dégradées en une saison. Sur une d'entre elles une fissure de 25 cm de long et plusieurs mm de largeur est apparue sur un flanc, on peut quasiment y passer un lèvre-cadres, franchement à ce rythme je me dis que ces caisses seront mortes dans 2 ans...
Je précise qu'à mon avis la question de la qualité du bois ne se pose pas, ces caisses sont fabriquées en France et j'ai toute confiance dans le fabricant.
Du coup je viens d'acheter quelques pots de peinture végétale colorée que je suis en train de tester. Ça a l'air beaucoup plus couvrant (et encore je dois faire la deuxième couche), très facile à appliquer, sec en 1 heure, bref je vais sans doute partir là-dessus. C'est un peu plus cher que la peinture suédoise mais à raison de quelques € par caisse pour une protection qui va durer des années, ça reste négligeable (nb : en bio aussi donc ça limite les options).
Pour répondre à la question, à mon avis ne rien faire c'est risqué ; mais ça dépend peut-être des régions, moi je suis en Provence intérieure, l'été on a maintenant des semaines entières de mercure à 35°C ou plus en journée avec une hygrométrie qui parfois ne dépasse pas les 20 %, je pense que le bois souffre beaucoup dans ces conditions. Dans d'autres zones avec un climat un peu moins extrême, peut-être que ça peut se tenter.
Se pose aussi la question de l'essence utilisée : est-ce que certains bois ne sont pas beaucoup plus résistants et pourraient donc se passer d'une protection ? Mais alors bien sûr on doit aussi parler du poids, du coût à l'achat, etc
Je confirme pour l'huile de lin, à mes débuts je passais un coup de pinceau sur les caisses (avec un siccatif genre thérébentine ou en chauffant l'huile), mais la protection est dérisoire sans faire une immersion complète ; et autre souci avec l'huile de lin ça met des jours à sécher et évidemment d'un point de vue logistique ça complique pas mal les choses surtout quand on manque un peu de place.
Dernier point sur la protection la couleur a aussi des avantages non-négligeables (limitation de la dérive des butineuses dans les ruchers, orientation des reines au retour de fécondation, etc) qu'on ne peut pas retrouver avec des peintures uniformes genre thermopeint ou la micro-cristalline. Mais perso j'évite aussi les couleurs trop flashy pour que les ruchers restent suffisamment discrets depuis un chemin ou une route à proximité.
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- Auteur du sujet
- Visiteur
Je préfère partir sur du bois pour ne pas insulter l'avenir. Avec des ruches bois, le passage en bio est possible en utilisant les mêmes caisses.@ Jarode
Bonsoir,
Il y a aussi la ruche Nicoplast, j'ai testé, j'en suis satisfait, je remplace progressivement toutes mes ruches par du plastique. C'est dommage qu'il n'y ait pas de Ruchette Nico. Depuis 20 ans que je fais l'apiculture j'ai passé la moitié de mon temps à gratter, poncer, repeindre ou lasurer, rafistoler des caisses à moitié vermoulues pour quoi en définitive. J'ai remarqué que depuis quelques années, dû au réchauffement climatique sans doute, les bois des ruches sont de plus en plus attaqué par les vers ensuite les fourmis s'y mettent et finissent de transformer les parois en gruyère. La ruche Nico ne demande pas d'entretien et est facile à nettoyer, grattage puis karcher, très rapide. Au début j'étais septique et aussi contre le plastique mais à l'usage je regrette de ne pas m'y être mis plus tôt. Maintenant chacun son truc, pour quelques ruches le bois est bien mais lorsqu'on a un grand nombre l'entretien prend une part importante du temps de travail.
Voilà mon point de vue sur la ruche bois avec quelques années de recul.
Question réchauffement climatique, il ne me semble pas que les ruches nicot soient les mieux placer sur ce point (surchauffe).
Je réfléchissais à l'éventualité de ne pas traiter le bois du tout, et cela quel que soit son essence.Bonjour,
Très bonne question.
Personnellement, je travaille en bio donc ca limite mes options. J'ai choisi le traitement par l'huile de lin à chaud ( 140°) accompagnée d'une couche de peinture végétale qui accroche bien pour l'extérieur.
Je trouve que ca ne boit bas tellement d'huile ( environ 5 litres pour 30 ruches ) et l'application de la peinture est rapide ( rouleau ou pistolet ).
Le cout est faible et on peut compter dessus pour au moins 10 ans voir plus.
Cependant, selon la nature du bois, il est possible de ne pas traiter mais le poids et le cout vont augmenter considérablement.
Pour le plastique, je suis septique. C'est encore du pétrole et je me méfie des émanations durant les grandes chaleurs et les UV attaqueront inexorablement la solidité en quelques années. De toute manière, interdit en bio.
Sinon, les quelques ruches ou je n'ai rien fait se dégradent très vite. Le soleil, les parasites et l'humidité ont vite fait de ravager le bois ( si ce n'est pas une essence imputrescible)
Vu ta consommation d'huile, j'en déduit que tu appliques en couche et que tu ne procèdes pas par immersion. 5L pour 30 ruches (corps de ruche seulement ?), c'est rien du tout.
Par tempage, la consommation est de l'ordre de 1.5L par corps+plateau bois, et pourtant meme avec cette quantité, il est admis qu'il faut repasser après environ 5 ans.
Tu annonces une durée de protection d'au moins 10 ans. Ça m'étonne vraiment. Est-ce un constat à postériori ou une estimation à priori ?
NB : en bio, il y a très peu de restriction au niveau du révètement extérieur : thermopeint, cire microcristalline, lasure et peinture acrylique sont autorisés.
(cf www.produire-bio.fr/wp-content/uploads/2018/05/FNAB_10-annexe-comparaison-regles-apiculture-bio-marques-privees-qualite.pdf )
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- rveber73
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Disons que pour ta question de ne pas traiter, la réponse va dépendre tout de même de l'essence du bois utilisée. Certaines essences sont imputrescibles.DiJe réfléchissais à l'éventualité de ne pas traiter le bois du tout, et cela quel que soit son essence.
Vu ta consommation d'huile, j'en déduit que tu appliques en couche et que tu ne procèdes pas par immersion. 5L pour 30 ruches (corps de ruche seulement ?), c'est rien du tout.
Par tempage, la consommation est de l'ordre de 1.5L par corps+plateau bois, et pourtant meme avec cette quantité, il est admis qu'il faut repasser après environ 5 ans.
Tu annonces une durée de protection d'au moins 10 ans. Ça m'étonne vraiment. Est-ce un constat à postériori ou une estimation à priori ?
NB : en bio, il y a très peu de restriction au niveau du révètement extérieur : thermopeint, cire microcristalline, lasure et peinture acrylique sont autorisés.
(cf www.produire-bio.fr/wp-content/uploads/2018/05/FNAB_10-annexe-comparaison-regles-apiculture-bio-marques-privees-qualite.pdf )
Au niveau de l'huile de lin, j'ai repris mes archives pour te répondre précisément. J'ai passé moins de 10L pour 30 ruches. Je trouve l'absorption très correcte. Au bout de 3 ans, ca n'a pas bougé.
La quantité de 1,5 L par ruche me parrait exorbitante. Mais je n'ai pas compté avec le plateau. Ou as tu trouvé cette information ? Sur le long terme, c'est le retour de collègues apiculteurs et d'anciens apiculteurs qui traitaient déjà à l'huile de lin bouillante. Après, comme j'ai dit, j'utilise une peinture végétale pour l'extérieur, donc j'ai une double protection et peut être que ca limite mes besoins en huile sur l'extérieur.
Pour le thermopeint, c'est effectivement autorisé en BIO mais un peu litigieux. Mais pas autorisé pour l'intérieur.
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- Auteur du sujet
- Visiteur
Petit correctif au sujet de l'huile de lin, quand j'annonçait une durée de vie de 6 mois, c'est sur des surfaces horyzontal. Ça change énormément de choses, ça vieillit 100 fois plus vite.
Pour la consommation d'huile de lin, voici mes sources :
abeille-et-nature.com/index.php?cat=traitement&page=huile_de_linAu total, un corps de ruche Dadant 10 cadres avec son plancher bois, pompera environ 1 à 1,5 litres d'huile de lin selon la qualité du bois avec lequel est fabriquée votre ruche. S'il s'agit de sapin, comptez 2 litres car c'est un bois relativement "gourmand". En revanche, s'il s'agit de pin maritime, comptez environ 1 litre. S'il s'agit de châtaignier, 1 litre, et idem pour l'épicéa.
www.ruchewarre.net/viewtopic.php?f=36&p=27#p27Je souhaitais un produit aussi naturel que possible pour protéger le bois et j'ai choisi aidé en celà par un menuisier l'huile de lin chaude en deux applications séparée par un délai de "séchage" de 8 semaines.
[...]
Pour le prix, c'est un peu moins de 3 euros/litre et pour une ruche complète, toit chalet, coussin, 4 éléments et un plateau Warré, J'AI CONSOMMÉ ENVIRON 3 LITRES plus quelques watts pour chauffer l'huile.
www.ruchewarre.net/viewtopic.php?f=36&t=4545&p=51438&hilit=lin+consommation#p51438Mais pour avoir fait plusieurs plans de travail de cuisine en bois + huile de lin qui se tiennent impécablement malgré les outrages de la vaisselle et des epluchures, je sais que l'idéal serait de laisser tremper plusieurs jours afin que l'huile aille à coeur - mais alors, bonjour le poids de chaque élément ! (pour mes plans de travail : 3m x 60cm x 3cm en hêtre : consommation = 6 litres d'huile de lin au bas mot ! étalés AU PINCEAU 1 à 2 fois par jours pendant des semaines, toujours sur la même face et jusqu'à ce qu l'huile ait traversé)
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- rveber73
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Pour les quantités d'huile, c'est vrai qu'on ne compare par la même chose. Si on compte tous les cadres et le plancher, ca commence certainement à en ajouter pas mal. Cependant, dans mon cas, j'utilise l'huile très chaude ( 140/150°) afin qu'elle rentre le plus profondément possible pour apporter ces propriétés ( antifongique, hydrofuge, insectes etc..) mais le recouvrement extérieur est léger et compensé par la peinture végétale qui apporte également une résistance aux UV.
Personnellement, je trouve pour le moment très efficace et agréable à travailler ( neutralité environnementale + cout) avec l'avantage de différencier les ruches. Effectivement, on verra dans le temps. Je dirais que même une fois tous les 5 ans ( dans le pire des cas), cela semble intéressant pour moi.
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- mathieua
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J’ai testé de brûler la surface du bois sur du sapin classique, c’est pas trop mal, mais pas aussi durable je pense.
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- Laurent37370
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