Expérimentation : faire vivre des colonies d'abeilles en plein air

L'histoire débute au printemps 2009, avec la découverte d'une colonie d'abeille installée sur une falaise rocheuse à environ 25m de hauteur sous un aplomb rocheux. La colonie semble s'y être installée depuis le printemps 2008, mais les traces importantes sur la roche témoignent de plusieurs installations successives depuis plusieurs années... (image jointe)

Depuis nous nous rendons régulièrement sur les lieux au printemps et au début de l'hiver toutes les années qui suivent... jusqu'en novembre 2015, où l'on constate la mort "naturelle" de la colonie...
Cette constatation, nous a conduits à cette réflexion : Comment une colonie d'abeilles peut-elle vivre durant 7 saisons, en ne recevant aucuns soins de la part de l'homme, alors que les colonies des apiculteurs qui les bichonnent ne vivent en moyenne pas plus de 4 saisons dans le meilleur des cas???

Avec cette autre question sous-jacente : Quid de varroa destuctor??

A-t-on affaire à une colonie résistante? Ou bien le fait que la colonie vive en plein air serait-il un frein à l’action parasite de V.D ??
Pour tenter de comprendre; et peut-être d'obtenir des éléments de réponses... il a été décidé de reproduire de façon la plus proche du "naturel" les conditions de vie de cette colonie, et d'y faire vivre plusieurs colonies en situation de plein air ainsi que d'autres en..."plein bois", (corps de ruche classique à parois de bois) à titre de témoins comparatifs
Deux ans après de début de l’expérience cette courte vidéo apporte un témoignage succinct :



Vous voulez en savoir plus??
Partager votre expérience sur ce sujet??
Rejoindre l'association et participer à ce travail expérimental ??

Alors contacter : association.creaare@gmail.com

Salut ApiClaudy

très intéressante cette histoire !!!...j'ai pensé à un truc : puisque l'endroit où ce niche la colonie est quasiment inaccessible ; ce serait super de fixer une caméra à proximité ou de faire une photo toutes les heures pour en faire un film en accéléré ….

sinon votre ruche grillagé est très originale ...mais il faut sans doute leur laisser beaucoup de miel pour l'hiver non ?

J'aimerai beaucoup avoir des nouvelles régulièrement de ces colonies ...d'ailleurs de quelle race sont elles ?..sont elles traité anti varroa ? ...combien en tombent au travers du grillage ?

Donne nous les premières constatations et autres infos
a+

Salut Apiclaudy,

Oui, c'est une expérience intéressante. Moi aussi, j'essaye de reproduire le modèle énigmatique de l'essaim sauvage qui se débrouille tout seul et qui traverse les années, voire les décennies sans soin et en semblant se moquer des traitements et des acariens. Sais tu qu'au début des 80 des falaises des gorges de l'ardèche en étaient pleines et l'on voyait briller au soleil les plaques de miel qui s'écoulait dessous sur le rocher. Il y en avait sous les ponts, aussi.

D'abord une constatation: ils ne sont pas récoltés, ils disposent de tout leur miel. Ensuite les supersédures doivent se passer de façon harmonieuse et assurer le renouvellement des reines. Il faudrait trouver l'hormone de supersédure pour pouvoir les déclencher.

Enfin l'attractivité des cires naturelles fait qu'un essaim extérieur vient remplacer celui qui a claqué. Ce qui n'arrive guère avec les ruches à cadres.

C'est le résultat auquel je voudrais arriver dans mon rucher, que les pertes se remplacent de façon spontanée. Pour que les abeilles soient sur des cires naturelles, je les transfère (ou j'essaye), dans des ruches tronc. C'est trés long en superposant une ruche à cadres sur un tronc neuf. Plus d'un an. J'ai remarqué que les abeilles aiment bien se suspendre sous les cadres de la ruche, formant une grappe dans le tronc, de la taille d'un essaim. Elles ne peuvent pas faire ça avec une ruche classique. Je pense que c'est la raison pour laquelle le Frère Adam mettait un corps vide sous ses ruches.

Salut blaireaudesbois

Il y a 3ans j'ai peuplé des ruches horizontales en demie cylindre ..j'ai fait comme toi, j'ai poser des corps par dessus ..mais pour accélérer le processus j'ai mis des barrettes à bâtir dans les corps puis quand il y avait du beau couvain (environ 15 jours plus tard) j'ai descendu les barrettes …ça marche très bien et ça va très vite....tu pourrais peut être faire en sorte de modifier l'intérieur de tes caisses sur la moitié (par exemple) pour y faire construire des petites barrettes que tu pourras descendre ensuite dans tes troncs …..sinon il y a aussi une autre solution ; plutôt que de mettre des corps de ruches, en mettant juste une colonie en hausse dadant par dessus tes troncs ..elles devrait descendre beaucoup plus vite ...tu pourrais peut être même récupérer un peu de miel dans la hausse la première année (mais ce serait peut être prudent de les laisser hiverner avec et récolter au printemps )

par contre, j'aimerais beaucoup savoir comment tu fais pour préparer les troncs ...( je veux offrir une ruche tronc au proprio d'un nouveaux rucher ..il avait quelques ruches dans le temps et quand on a évoqué les ruches tronc , j'ai bien vu qu'il aimerais beaucoup en avoir au moins une )
j'ai trouvé quelques vidéo sur youtube mais peut être que tu as une combine particulière pour faciliter le boulot (ou tout autres conseils ; taille du trou, hauteur, toit etc ...)

Salut Fifiniak,

Ecoute, les ruches tronc, n'ayant pas encore pu en trouver des vieilles, j'en ai acheté des toutes neuves à H. Giorgi à St Vincent du Gard. Elles sont faites sur le modèle cévenol, chataignier coupé depuis plus de 5 ans, environ 60 cm de haut, 50 cm de diamètre, une superbe lauze de schiste comme toit, 150 kg avec la pierre de sol.
Les parois font environ 10 cm d'épaisseur (ah, l'isolation!)et le trou intérieur fait une trentaine de cm de diamètre, l'espace nécessaire pour batir 8 rayons avec les intervalles réglementaires.. La préparation du tronc? Un coup de chalumeau pour brunir l'intérieur. La première année, les abeilles le propolisent. La deuxième elles commencent à cirer. Les essaims naturels se plaquent sur la paroi la + chaude, le sud et construisent 5 rayons du sud vers le nord.
Mon sentiment, c'est qu'en mettant les abeilles le plus possible dans des conditions qui copient celles de l'essaim sauvage, je bénéficierai de l'étonnante résistance qu'ils manifestent et aussi d'un remplacement automatique des pertes par un nouvel essaim. On a le droit de réver.

Merci pour vos réactions...
sur les questions posées, je peux répondre mais avec le seul recul de la saison 2016 et de l'hiver 2016/17...
pour le varroa lors de installation en "ruche plein air"
pas de traitement anti-varroa réalisé, seules la manip des rayons lors du transfert, puis un vigoureux enfumage ont pu provoquer la chute de varroa... soit de zéro à 3 par colonie sur des langes relevées toute les douze heures, 3 fois CONCLUSION : colonies quasi indemnes
en fin d'automne 2016... de 800 à ... 2000 varroas morts sur les langes après la pose d'un insert d'amitraze par colonie... l'insert y est resté 3 semaines
la ruche témoin (plein bois) a montré un taux de parasitage identique...
conclusion partielle, (sur une seule saison) : la situation de plein air ne semble pas être un frein au développement du varroa
mais l’expérience sera poussée plus loin en 2017 avec aucun traitement durant la saison...
et jusqu’à présent toutes les colonies se portent parfaitement bien , elles ont toutes étaient divisées en trois (deux essaims + la souche) tout ce petit monde s'est normalement développés, mais n'a pas fait un gramme de miel pour nous.. (faut pas pousser mémé non plus hein!!)
la seule colonie en grillage (plein-air) qui fait du miel est celle de la vidéo qui n'a pas été divisée exprès... on fera la récolte vers le 15 août...
les colonies passent parfaitement l'hiver, sans qu'elles aient pour autant plus de provisions, l'erreur que vous commettez c'est de penser que plus il fait froid et plus elles consomment .. c'est faux, les abeilles vont consommer d'avantage lors des périodes de remontée de température (réchauffement) parce que qu'elles vont davantage bouger.. Vous, si vous faites travailler vos muscles vous allez ensuite avoir davantage faim que si vous êtes restés au lit.. (lol)
Quand à l'isolation des colonies alors là: je me marre, la preuve : l'essaim de la falaise, toutes les théories des "experts" sont à mettre aux orties...
Cependant oui la colonie se protège malgré tout des variations de températures... grâce à ses rayons de rives qui durant l'hiver sont complètement vides de provision et plus du tout couverts par les abeilles.. alors ce qu'il faut comprendre c'est que ces "gâteaux" de cire qui emprisonnent l'air dans des milliers d’alvéoles, constituent de parfaits matelas isolants entre l'air ambiant autours de la colonie et la grappe d'abeilles
la seule différence significative est que la colonie témoin en "plein bois" était davantage développée à la visite de printemps (15 mars) que celles en (plein-air) jusqu'à deux fois plus de surface de couvain... mais ensuite les plein-air rattrapent vite leur retard au point que les divisions ont pu être réalisées en même temps...

voilà je crois voir tout dit...

plus d'infos plus tard...

ceux qui souhaitent recevoir des comptes rendus annuels détaillés sont invités à écrire à l’association.
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Depuis la mi-mai, cet essaim s'est installé sur la cime d'un chêne à 10 m de hauteur. Pour l'instant, même s'il n'a pas l'air de beaucoup profiter, il résiste malgré le soleil, les pluies orageuses, le vent et les frelons. J'espère qu'il n'a pas de varroas au moins.