Comment voyez-vous le futur de l’apiculture ?
- Gilles Ratia
- Auteur du sujet
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- Soit les apiculteurs ne font rien sinon s’adapter sans cesse aux nouvelles pressions du métier (globalisation des maladies et parasitoses, produits vétérinaires à bout de souffle, climatologie aléatoire, législateur de plus en plus strict au niveau de la qualité des produits de la ruche tout en laissant passer les adultérations industrielles d’Extrême-Orient, coûts de production croissants, etc.). Peu survivront…
- Soit les apiculteurs se tournent vers la « Slow Apiculture » (abandon de l’élevage de reines, des cires gaufrées, des nourrissements autres que ceux de survie, réduction des transhumances et des traitements allopathiques, etc.), encore faudrait-il que les agriculteurs en fassent autant, à leur niveau et dans les propres pratiques, dans le cadre d’une approche holistique précautionneuse de l’avenir de l’humanité. Tous survivront…
- Soit les apiculteurs se transforment en parfaits demandeurs/acheteurs de high-tech pour lancer l’Apiculture 2.0 (abeille modifiée génétiquement genre "neonic-ready", produits de sustentation à tous les étages personnalisés pour chaque colonie en fonction de son état physiologique – à l’image des vaches équipées de colliers d’identification - et de prévisions météorologiques pointues, diversification des produits à la vente comme savent le faire les chinois : pollen + ginseng + gelée royale + placenta humain, monitoring 24/24h 7/7j par relais satellite, etc.). Là, on ne sait pas si c’est de la survie à long terme ou un suicide à court terme…
- Soit plus personne n’a besoin des apiculteurs et les politiciens les laisseront mourir sur l’autel du progrès (plantes GM auto-fertiles ne nécessitant plus de pollinisateurs et, pour les rares cas où cela ne serait pas possible, les micro-drones viendront chatouiller le pistil des fleurs à la place de ces satanés insectes piqueurs ! Quant au miel, il est si facilement remplaçable par du « High Fructose Corn Syrup » aromatisé, n’est pas messieurs les fraudeurs ?
Il est évident qu’il y aura (en fait, il y a déjà) une répartition des praticiens de l’art apicole parmi les trois premières options susnommées en fonction de leur culture, croyance, âge, expériences passées et compte en banque . La deuxième question que nous devrions alors nous poser pourrait être : « Dans quel monde vivront nos enfants si la quatrième option viendrait à s’imposer ? »
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- api18
- Visiteur
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- Nicolasgrdchamp
- Visiteur
admin écrit: Je ne suis ni un devin ni un futurologue aguerri à des scenarii plus ou moins tordus, mais si il fallait que je vous réponde pour une question de vie ou de mort, alors je sauverai ma peau en échafaudant une réponse quadriptyque :
- Soit les apiculteurs ne font rien sinon s’adapter sans cesse aux nouvelles pressions du métier (globalisation des maladies et parasitoses, produits vétérinaires à bout de souffle, climatologie aléatoire, législateur de plus en plus strict au niveau de la qualité des produits de la ruche tout en laissant passer les adultérations industrielles d’Extrême-Orient, coûts de production croissants, etc.). Peu survivront…
- Soit les apiculteurs se tournent vers la « Slow Apiculture » (abandon de l’élevage de reines, des nourrissement autres que ceux de survie, réduction des transhumances et des traitements allopathiques, etc.), encore faudrait-il que les agriculteurs en fassent autant dans le cadre d’une approche holistique précautionneuse de l’avenir de l’humanité. Tous survivront…
- Soit les apiculteurs se transforment en parfaits demandeurs/acheteurs de high-tech pour lancer l’Apiculture 2.0 (abeille modifiée génétiquement, produits de sustentation à tous les étages personnalisés pour chaque colonie en fonction de son état physiologique – à l’image des vaches équipées de colliers d’identification - et de prévisions météorologiques pointues, diversification des produits à la vente comme savent le faire les chinois : pollen + ginseng + gelée royale + placenta humain, monitoring 24/24h 7/7j par relais satellite, etc.). Là, on ne sait pas si c’est de la survie à long terme ou un suicide à court terme…
- Soit plus personne n’a besoin des apiculteurs et les politiciens les laisseront mourir sur l’autel du progrès (plantes GM auto-fertiles ne nécessitant plus de pollinisateurs et , pour les rares cas où cela ne serait pas possible, les drones 2.0 viendront chatouiller le pistil des fleurs à la place de ces satanés insectes piqueurs ! Quant au miel, il est si facilement remplaçable par du « High Fructose Corn Syrup » aromatisé, n’est pas messieurs les fraudeurs ?
Il est évident qu’il y aura (en fait, a) une répartition des praticiens de l’art apicole parmi les trois premières options susnommées en fonction de leur culture, croyance, âge et compte en banque . La deuxième question que vous devriez alors poser est : « Dans quel monde vivront nos enfants si la quatrième option viendrait à s’imposer ? »
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- Pierrolefou
- Visiteur
pour moi, ( ils ) etant les instances dirigeantes comme nous les connaissons et bien de connivances.
ils sont pret a remplacer le miel par de la chimie de glucose et tout autres composants pour pouvoir continuer a engranger des milliards en empoisonnant la planete, aucune compassion pour les consommateurs.
seul bémol la pollinisation !!!!, remplacer par les plantes autofertiles et creation d appareil faisant du vent pour faire circuler le pollen en attendant la mise au point d abeilles robotisés.
pendant la mutation ils pousseront a une apiculture comme au USA basé sur la pollinisation et en suivant elevage massif avec laché de pollinisateurs sur des cultures en fleurs.
bonne nuit :evil:
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- Michel8
- Visiteur
Une réponse un peu sommaire et simpliste peut être donnée par la vision du système américain. Pour ce qui concerne un avenir assez proche ce pays a une longueur d'avance en bien et en mal qu'on finit par imiter. çà veut dire toujours pour simplifier des étables de mille vaches, des poulaillers de 250 mille poulets et des ruchers de plusieurs milliers de ruches. çà n'empêchera pas un créneau dans le bio, la qualité, l'authentique et sur ce point c'est tant mieux bien entendu.
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- laucre
- Visiteur
Le futur de l'apiculture sera ca à mon sens, des systèmes de production de plus en plus spécialisés en fonction des circuits de vente. nos enjeux en tant qu'apiculteur:
Dans le système "productiviste" s'affranchir au max du milieu: les systèmes hors-sol de l'élevage intensif sont difficiles à appliquer sur une production dépendante du sol! Dans le second système, l'enjeu sera de créer rapidement des systèmes de protection de cette "déontologie" de production, avec une valorisation du produit à la hauteur de la contrainte. cela passera par des labels, cahiers des charges etc et par des miels haut de gamme et typés mais chers et donc dans des marchés de niche...
A ce jour nous en sommes ou?
Nous laissons la place du low cost aux étrangers et validons en France la vente de miel qui n'en est pas.
Nous aspirons tous à faire partie du second système sur le plan de la valorisation mais nous ne sommes pas tous dans la déontologie et nous n'avons pas encore créer de produits de haut de gamme à forte valeur ajoutée.
Dernier exemple sur une filière très spécialisée que je connais bien: combien coûte une bouteille de vin de table et combien coute une bouteille de Yquem, latour ou romanée conti?
Transposez le facteur de multiplication au miel, quelle amplitude de prix nous aurions? Nous arrivons péniblement à *3 entre un miel standard et un miel de haut niveau!
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- happy culteur
- Visiteur
Tes quatre scénarios arriveront tous car l'homme est multiple.
Le premier et celui auquel le gouvernement et nos instances nous prépare, le même modèle productiviste que dans les autres spéculations ou à la fin nous serons des simili fonctionnaires payés à coup de subvention.
Le deuxième désolé mais c'est celui des petits malins ( et chanceux ) faisant des miels de crus classé en bio et refusant de cautionner ce monde de productivisme. Celui-ci pourrait sauver la filière si celle-ci n'était pas déjà engagée dans le premier délire. Vaut il mieux un chemin tortueux et escarpé qu'une route bien droite et pavée ??
Le troisième et le même que le premier ; survivront ceux qui n'ont aucune morale autre que celle des roros. Disons que pour moi c'est le stade ou nous arrivons certain choisiront ce modèle aidé par l'état agrochimique et les autres prendront le chemin escarpé menant au deuxième système. Les premiers survivront comme nos paysans survivent, les autres vivront pleinement. Moins riche mais tellement plus propres.
Le dernier stade arrivera aussi c'est la suite.
Je ne suis non plus ni devin ni futurologue. Mais il n'y a pas besoin de lire les astres pour connaitre l'homme et son histoire. Si ce système productiviste perdure ( ce qui n'est pas gagné ) nous serons tous poussés à y adhérer. Le seul moyen pour moi je me répète de sauver la filière c'est que celle ci reste cohérente et passe d'un seul bloc en bio. C'est le seul moyen pour lutter contre notre principal ennemi qui est la chimie. Le seul levier fiable pour que David puisse tomber Goliath. Nous prostituer et/ou faire les maquereaux en discutant avec un gouvernement vendu à la chimie ne mènera qu'à des douleurs anales......
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- happy.bee
- Visiteur
Si l'abeille doit survivre malgré tout ce ne sera pas grâce a la technologie car celle ci ne sera employée que dans des domaines lucratifs.
Peut être sera-t-il plus facile et plus économique, de créer une plante auto fertile qu'une abeille robot .
Mais peut être que l’économie mondiale chaotique ,le réchauffement climatique et les tensions géopolitiques pousserons l’humanité dans un retranchement idéologique plus favorables a la survie des espèces .
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- maya730
- Visiteur
pourquoi poser cette question alors que nous sommes pas sur d'etre là au printemps
on assiste a la disparition des espéces et bientôt la notre
l'homme est devenu un parasite pour la terre on la mérite pas
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- gallus
- Visiteur
option 1 est probable, la sélection darwinienne va être sévère
option 2: je n'ai pas compris
option 3: peu probable, l'apiculture est un marché de niche dont le chiffre d'affaire va tendre vers zero avec les années
option 4: en lien avec l'option1; "les problèmes récurrents des abeilles çà commence à bien faire": varroa, frelon, cynips, aethina tumida, météo, phytosanitaire,.....
Apiculteur maillon de l'entretien des paysages pour le tourisme et la bonne conscience des citadins, peut être, mais çà ne fera pas grand monde.
Par contre dans les pays en voie de développement ou les zones peu habitées, il y a sans doute plein de choses à faire.
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- gfass2
- Visiteur
+1 happy culteur
Je pense que l'apiculture, aujourd'hui basée sur la productivité et le rendement n'a aucun avenir. Certaines constantes, qui sont d'ailleurs régulièrement évoquées sur ce forum, devraient pourtant nous alerter.
L'apiculture française consomme aujourd'hui presque autant de sucre qu'elle ne produit de miel, alors que nos anciens n'avaient que le miel pour remplacer le sucre, étonnant non?.
La perte du savoir de nos maître conduit certains à importer des reines, voire des essaims de l'étranger, au risque de polluer certaines souches autochtones, conduites par de pauvres moines obstinés par la recherche d'une souche idéale. C'est à croire que nous ne savons plus nous même sélectionner sur nos terroirs, l'abeille de qualité qui y sera la plus adaptée. La nécessité d'un rendement à tout prix fait que l'on préfère aller au plus vite sans penser aux conséquences. Mais les conséquences sont têtues (reines inadaptées à nos régions, maladies, parasites).
L'apiculture, comme n'importe quelle culture ou élevage intensif conduit immanquablement au développement de maladies ou de parasitisme. Nous critiquons les méthodes et produits utilisés par l'agriculture dont certaines s'avèrent nuisibles à nos abeilles, alors que nous mêmes sommes dans le même schéma.
Nous mettons de l'Amitraz dans nos ruches en prenant soin de l'appeler "médicament". Nous rejetons et contestons les analyses qui démontrent qu'effectivement certains miels présentent des "traces" de produits pas très catholiques. Nous faisons semblant d'ignorer dans nos pratiques qu'à l'avenir, ces analyses seront de plus en plus pointues au service de consommateurs de plus en plus exigeants de vérité et de qualité. L'avenir de l'apiculture passe par là.
Chercher à voir l'avenir de l'apiculture dans notre pays c'est aussi faire son autocritique. Quand on peut balayer d'un revers de suffisance l'avis de certains scientifiques qui nous disaient alors, (certaines souches d'abeilles présentent une résistance au varroa ou ne piégez pas les reines du frelon asiatique au printemps ça ne sert à rien) pour s’apercevoir plusieurs années après qu'ils avaient raison, c'est pas très sérieux et ça fait prendre du retard.
Je ne suis pas un apiculteur professionnel mais ça ne m'empêche pas de pouvoir me projeter dans leurs difficultés. Je voudrais sincèrement que l'apiculture de notre pays retrouve un développement convenable, permettant à chacun de vivre de son travail, heureux et fier de ce qu'il fait aussi pour les autres mais je suis très pessimiste.
Je pense que l'apiculture professionnelle de notre pays, au lieu de se développer, va se réduire à des exploitations de dimension plus humaine. Le miel sera alors un produit de luxe, payé comme un produit de luxe, permettant à l'apiculteur de vivre dignement de son travail.
Et pour finir, si je devais m'installer demain, j'investirai dans un rucher en Warré, moindre coût, plus de feuille de cire ni de cadre à filer, pas d'extracteur, moins de poids, moins de matériel etc....
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- mathieua
- Visiteur
Le futur de l'apiculture c'est comme le futur tout court : je le vois pas!
Mais si on analyse les forces en présence, il y aura (comme aujourd'hui) de tout... Des gros apis qui seront contraints de grossir car de moins en moins de colonies en bonne santé et une augmentation des charges (pétrole, plastoc, sirop et cie... ça ne peut qu'augmenter) ; et des petits qui auront aussi leur clientèle et leur marché, plus local et plus autonome...
Dans les deux cas on peut se casser la gueule, reste à choisir de quelle hauteur on veut tomber.
Il est possible que l'apiculture à elle seule ne soit plus viable un jour, dans ce cas je ferais autre chose avec!
Enfin, il y aura toujours de endroits ou se réfugier, délaissés par l'économie car inintéressant pour elle. Surtout si nous avons le cran de les sauvegarder et que nous n'attendons rien d'en haut. Vos chefs vous boufferons jusqu'à la moelle, et changer de maître, c'est rester esclave.
En tous cas, le monde peut s'écrouler ça m'empêchera pas de rigoler.
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- pppswing
- Visiteur
Le vendeur achète le moins cher possible pour faire la plus grande marge sans prendre de risque.
Résultat : il n'y a plus d'industrie en France, que des grandes surfaces, des hard discount et des entrepôts de marchandise.
La production de miel en Chine a doublé en 20 ans et celle de la France à été divisé par plus de 2.
Les vendeurs achètent chinois, font la marge et basta.
L'apiculteur prend les risques (météo, frelon, varroa), le vendeur n'en a rien à quarrer.
Et même mieux, le conditionneur dit comment aux Chinois fabriquer du faux miel indétectable en leurs donnant la recette exacte, avec les pourcentages de sucres et les pollens à rajouter.
Alors c'est pas les qq fûts rachetés en gros un bon prix pour acheter la paix social qui vont changer la donne, le mal est fait.
La filière miel est contrôlée par les points de vente et les conditionneurs.
Pour rappel, il y a trente ans, il n'y avait quasiment pas de miel vendu en grande surface, les apiculteurs font comme les éleveurs laitiers, ils donnent le bâton pour se faire battre en confiant toute leur production à un oligopole de conditionneurs et de transformateurs. Pour l'instant ils paient bien, car ils développent des miel de cru ou d'origine qui étaient inexistant en GMS il y a 10 ans, ils arrivent à marger, mais l'essentiel est réalisé avec le miel d'importation bon marché. Il crée le marché type the long tail, avec une offre très diversifiée comme amazon, pour tuer la concurrence. Les apiculteurs ne prennent plus la peine de vendre au détail et les nouveaux consommateurs prennent l'habitude d'acheter du miel de cru en GMS.
Heureusement, contrairement au lait, le miel se stocke. Mais les stocks sont importants pour certains. La politique d'achat des conditionneurs est très différentes selon la grosseur de l'apiculteur. Pour des petites quantités, le conditionneurs rachètent tout, l'apiculteur perd complètement l'habitude de conditionner et de vendre.
Pour plus de 20 tonnes, les conditionneurs achètent une petite quantité, ensuite, les prix au kilo chutent car l'objectif du conditionneur est d'organiser sciemment la pénurie. Attendez-vous à une chute des cours du miel, d'ici les prochaines années, contrairement à ce que certains pensent, les stockent s'accumulent pour le miel, les petits apiculteurs qui produisent moins de 20T n'en ont pas conscience.
La slow apiculture, c'est essentiellement pas de miel et des stages de warré pour bobo des villes. On peut en vivre, mais ce n'est plus de l'apiculture.
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- mathieua
- Visiteur
pppswing écrit: La slow apiculture, c'est essentiellement pas de miel et des stages de warré pour bobo des villes. On peut en vivre, mais ce n'est plus de l'apiculture.
Il en va de l'apiculture comme de l'agriculture. Prennons la production de lait que je connais plutôt bien (ça m'évitera de dire des co^^^^ies). Aujourd'hui, beaucoup sont dans la mouise, le prix du lait est ridicule, et en 2015 plus de quotas, donc les coop et cie feront la loi.
Deux type de producteurs n'ont pas peur de ce changement :
1-Les très gros, qui jouent sur les quantités et des investissements énormes de modernisation.
2-Les très petit (que tu appelles "slow", si c'est bien de ça que tu parles), qui font un lait qualitatif, avec très peu de charges (pas d'importation de soja, tout en herbe...etc...). Le top étant les mecs qui transforment et vendent en direct (en GAEC souvent) qui eux font les prix comme ils veulent et ont une clientèle fidèle et grandissante (pour le moment).
Pour moi c'est la même chose. Je connais de très bon producteurs sérieux chez moi, mais certaines personnes ne veulent plus acheter chez eux parce qu'ils ont vu leur miel en GMS, pour eux c'est synonyme de mauvais produit.
Exemple extrême, mais bonne illustration.
Donc l'avenir n'est pas aux moyens avec investissements trop élevés ou production trop faible. Il est à ceux, comme en agriculture, qui ont un parti prit franc du collier : très gros ou très petit.
Après, on peut aussi parier sur un "effondrement de la mondialisation", dans ce cas les gros risquent de faire la tronche... Mais personnellement ces vision mi-apocalyptiques, mi-hippies me semblent un peut foireuses.
:lol:
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- Gilles Ratia
- Auteur du sujet
- Visiteur
Marrant cette interrogation de la part d'un personne connaissant au mieux la filière non seulement ici mais au niveau mondial.
Ma réponse :
Hélas ce n'est pas "marrant" du tout
Après plus de 200 missions de développement dans 128 pays (25 années passées en dehors de France), plus de 800 ruchers visités, de nombreux entretiens avec des chercheurs de plus de 40 universités, des dizaines de sondages auprès des équipementiers, des milliers d'apiculteurs rencontrés dans plus de 120 conférences internationales (voir un petit aperçu de tout cela en cliquant ici et aussi en visitant ce site ), il me semble que, comparativement aux autres pays, la situation de l'apiculture française, n'est pas loin d'un point de non retour (un peu comme l'ont été les filières du textile ou de l'électro-ménager pour ne citer que deux simples exemples).
Donc rien de "marrant" dans ce constat. Aux manettes du serveur d'Apiservices depuis presque 20 ans, il est temps pour moi de prendre le pouls auprès des apinautes français qui enrichissent les forums. Vos réponses vont rentrer dans l'histoire de notre profession (ou hobby). Puissent les politiciens, syndicalistes et techniciens d'instituts faire preuve d'ouverture d'esprit et de sagesse à leurs lectures !
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- maya730
- Visiteur
hélas je pense que tu es tres prés de la vérité je viens d'avoir des nouvelles de ma banque et ça première question
il y a des problèmes dans l'apiculture ? ( financiers )
ça en dit long sur l'etat des troupes
l'avenir est tres incertain , depuis un 15 ans nous avons que des facteurs aggravants
ou on va personne le sait :blink: :blink:
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- mathieua
- Visiteur
admin écrit: Puissent les politiciens, syndicalistes et techniciens d'instituts faire preuve d'ouverture d'esprit et de sagesse à leurs lectures !
S'ils viennent à lire ces lignes j'ai en effet quelque chose à leur dire...
Leurs passivité, leur manie de dire "amen" à tout, de ne rien remettre en question, de "causer" au restaurant et de hocher la tête gentiment en se disant qu'ils feront un "communiqué de presse" pour dire qu'ils ne sont pas d'accord... Tout ça nous tue et tue notre outil de travail.
Mais regarder leur passivité en voyant le monde s'écrouler ne serait pas si difficile si en plus ils n'avaient pas la manie d'insulter ceux qui proposent autre chose. Dès qu'une action de terrain a lieu, tous s'accordent à la qualifier de "terroriste", "destructrice", et qu'à la place il faudrait "négocier", "discuter"...
J'ai participé très tôt à votre "démocratie". à 15 piges j'étais au conseil d'administration de mon lycée, ensuite j'étais aux conseils de la jeunesse, ou on nous faisait bosser en nous disant : "vous savez la démocratie c'est long"... Voilà 20 ans de passés, et toujours pas de résultats, pas même une petit réformette sur notre boulot... J'ai été dans des syndicats, des associations, des partis, rencontré des députés, des maires et cie... Dans toutes ces sauteries, les seuls à se sentir bien c'était ceux qui voulaient serrer des pognes de ministres et bouffer aux frais de la princesse (ou plutôt du contribuable)...
Aujourd'hui je ne vote plus, aucun de ces guignols n'a compris qu'il était un problème plus qu'une solution. En revanche je suis actif ailleurs, sur le terrain, quotidiennement parfois, pour faire avancer les choses ou sauver ce qu'il reste à sauver.
Tant que nous attendrons quelque chose d'en haut, on se fera cracher dessus et écraser. Sauf quelques uns plus gros que les autres, qui seront ravis de serrer des pognes et de grappiller quelques aides en euro.
Des exemples, sur AT, il aurait été simplissime de montrer qu'on se préoccupe de la question : contrôler fruits et essaims à la frontière. Mais c'est "impossible", "vous ne vous rendez pas compte"... Bien sûr que si c'est possible, le gouvernement est souverain et peut parler d'état d'urgence, les députés européens n'auraient pas moufté de peur de passer pour les bourreaux de l'apiculture... Sur le dossier des pesticides, entre corruption, actes irresponsables, conflits d'intérêts... Pfffff, j'en passe et des meilleurs...
Allez, je vais faire autre chose avant de vomir sur mon clavier, qui ça étonne encore de toutes façons? Nous avons nous même tellement assimilé qu'on "ne peut rien y faire" qu'on abreuve toujours les urnes pour élire nos bourreaux...
"Ne rien faire" serait déjà mieux que de donner notre assentiment à ceux qui nous tuent.
Et après... On pourra causer de "faire autrement". Mais sans eux.
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- jsgros
- Visiteur
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- happy culteur
- Visiteur
admin écrit: @happy culteur a écrit :
Marrant cette interrogation de la part d'un personne connaissant au mieux la filière non seulement ici mais au niveau mondial.
Ma réponse :
Hélas ce n'est pas "marrant" du tout
Après plus de 200 missions de développement dans 128 pays (25 années passées en dehors de France), plus de 800 ruchers visités, de nombreux entretiens avec des chercheurs de plus de 40 universités, des dizaines de sondages auprès des équipementiers, des milliers d'apiculteurs rencontrés dans plus de 120 conférences internationales (voir un petit aperçu de tout cela en cliquant ici et aussi en visitant ce site ), il me semble que, comparativement aux autres pays, la situation de l'apiculture française, n'est pas loin d'un point de non retour (un peu comme l'ont été les filières du textile ou de l'électo-ménager pour ne citer que deux simples exemples).
Donc rien de "marrant" dans ce constat. Aux manettes du serveur d'Apiservices depuis presque 20 ans, il est temps pour moi de prendre le pouls auprès des apinautes français qui enrichissent les forums. Vos réponses vont rentrer dans l'histoire de notre profession (ou hobby). Puissent les politiciens, syndicalistes et techniciens d'instituts faire preuve d'ouverture d'esprit et de sagesse à leurs lectures !
La pour le coup oui c'est marrant. Mon texte ne demandait pas de réponse....
Alors cher admin nous n'avons pas du nous comprendre il fallait voir dans ce mot " marrant " rien de choquant ni d'offensant. C'était plutôt un préambule à un constat, parfois nous utilisons tous notre langue pas au mieux de son contexte. J'en suis confus, mais tous les jours j'essaye d'améliorer ma façon de m'exprimer.
J'aurai aimé que vous dépassiez ce simple mot afin d'aller au fond.
Nos réponses rentreront peut être dans l'histoire de notre profession comme le chant du cygne.
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- mathieua
- Visiteur
Voilà, c'est de ça que je parle.jsgros écrit: Les douanes n'arrivent déjà pas à bloquer 3 faux sacs Lvmh à vintimille alors contrôler les quelques 2 à 3000 camions qui passent ...
Sauf qu'à une époque pas si lointaine, ça existait... La fin du GATT et l'Uruguay Round c'est 1994. 20 ans. Autrement dit rien.
Et ceux qui ont voyagé à l'époque se souviennent des files de camion à la douane, et aussi que t'avait pas intérêt à faire le malin sinon tu passais pas.
Donc, c'est possible, puisque ça l'a été...
Mais je ne te parle même pas d'efficacité, ça on pourrait en parler si il y'avait des actes. Je parle juste d'un petit signal, d'une petite volonté de faire quelque chose...
Et les frontières, l'économie, si "c'est comme ça", c'est pas dut à la météo, c'est dut à des décisions politiques.
:whistle:
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- jcg84
- Visiteur
je te rejoints totalement mais en tant qu'observateur du monde agricole en général je dirais que l'apiculture n'est pas le seul secteur de l'agriculture française à souffrir et a atteindre un point de non retour .
En fait nous fonctionnons sur le même schéma de production, simplement comme nous bénéficions d'un avantage sur la concurrence concernant les miels de qualité et les miels de cru, le phénomène "concurrence" n'a pas été aussi destructeur que pour la production de fruits et légumes, quand une filière en a "les moyens" elle a la possibilité de luter contre les problèmes de toutes sortes qui se présentent à elle..... sauf qu'au bout d'un certain temps c'est tuant, et puis vendre "cher" est une chose mais quand on ne produit plus grand chose vendre "cher" ne permet pas forcement de faire tourner une entreprise. Jusqu'à maintenant nous étions un secteur "favorisé" dans le monde agricole, ce n'est plus le cas, on a trop de problèmes.
Il y a bientôt 20 ans, quand mon père a pris sa retraite, le secteur fruits et légumes subissait le début de la crise, ceux qui ont continué ont exploité les terres "libérés", ils ont donc multiplié les surfaces cultivées et optimisé l'outil de travail, les semenciers ont créé des variétés de melons qui murissent tous en même temps, l'industrie chimique a inventé des produits pour déclencher la maturité des cerises, bref dans tous les secteurs on a amélioré les rendements et diminué de façon drastique la main d'œuvre.
Ca a marché un temps, mais on produit toujours moins cher ailleurs, alors il n'y a plus de cours et maintenant tout le monde produit à perte.... c'est la fin.... j'ai assisté récemment à une réunion dans une chambre d'agriculture réunissant tous les GDA du département, réunion de crise car les CA perdent une grande partie de leur budget de fonctionnement, j'ai été effaré par le discours de la profession..... la bête noire aujourd'hui c'est le "bobo" qui veux manger "sain" et qui ne veux plus de nuisances liées aux pesticides..... pourtant nous savons bien aujourd'hui que si nous continuons à ce rythme en matière de pollution nous allons générer un cataclysme sanitaire sans précédent dans les années futures, ce n'est plus à démontrer, on trouve des produits partout y compris dans le corps des nouveaux nés.... n'est il pas déjà trop tard.
Je fais donc le constat suivant, continuerons à survivre ceux qui sont subventionnés, les éleveurs et les céréaliers..... du moins tant que l'Europe en a les moyens, il restera quelques "bio" en fruit et légumes...... les gros ne seront bientôt plus "suivis" par les banques et ils y "laisseront" leur patrimoine..... mais en bio il y a des impasses, cette année c'est la cata avec un nouveau parasite et il n'y a pas de solutions ( en conventionnel non plus), les charges ne diminueront pas pour autant, là aussi vendre "cher" est une chose, mais quand il n'y a plus grand chose à vendre ?
Je suis donc comme toi, pessimiste..... on est dans un impasse.
La seule solution que j'ai trouvé pour moi même c'est de "sortir du système agricole", je continue à produire à petite échelle des produits "de qualité" ou de "niche", l'agriculture n'est plus mon activité principale et du coup j'ai réduit mes charges.... mais ça m'oblige à avoir un autre job en complément.
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- pppswing
- Visiteur
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- mathieua
- Visiteur
Je vous livre un texte du philosophe Cédric Langandré, qui donne des pistes pour prendre du recul sur notre époque.
"L'histoire ne sert à rien, ou plutôt ne sert qu'au pouvoir, si elle ne se donne pas pour tâche de relativiser le présent, d'en démasquer la contingence, là ou le discours autorisé s'efforce de le rendre nécessaire. Sans recul historique, la fatalité du présent décourage l'action humaine.
(...)
L'effroi que l'on éprouve devant le monstrueux conforte toujours un peu plus la normalité du présent. Mais ce qu'on ne voit pas, c'est que le présent historique, le présent commun, partagé, est toujours, d'une certaine manière, relativement normal. Pour la simple raison que le présent, c'est là ou j'habite ; il conserve donc toujours en lui la petite familiarité de la maison, à côté de quoi le passé semble prodigieusement bizarre.
La normalité n'est qu'un effet de l'habitation du monde, puisque toute situation présente, dans l'évaluation que j'en fais, suppose un pire aussi bien qu'un mieux : elle se trouve donc toujours, d'une certaine manière, au milieu, normalité coincée entre deux extrêmes. Tout homme répugne justement, s'il a quelque commerce avec son époque, à la juger monstrueuse."
Cédric Lagandré "La Société Intégrale", 2009.
En quoi notre époque est elle "anormale" ou "monstrueuse"?
Vous avez deux heures.
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- peloss
- Visiteur
est ce seulement le comportement d'une profession ou de toute une nation ?
et si demain était meilleur ! :silly:
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- jsgros
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J'ai 500 arbres. Cette année par production sera de ...0000
Et c'est comme ça au moins de draguignan à l'Italie : pas une olive recoltable ...
alors le prix de l'huile ...
heureusement que je n'en vis pas
a+
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- gallus
- Visiteur
tu as mille fois raison, il faut positiver mais sans se voiler la face.
Sinon, j'ai reçu aujourd'hui la lettre d'info de Michaud:
La récolte 2014 est estimée à 10000T contre 30000T au milieu des années 90.
Avec une consommation de miel en France de 40000T
Deux hypothèses:
[1] nos abeilles sont de grosses tanches feignasses
[2] il y a quelque chose de détraqué dans l'environnement, la baisse de miel ne concerne pas que les grandes cultures.
Un secteur économique qui voit sa production divisée par quatre alors que la demande est plus que là !!!
La carte ci-dessous est assez parlante
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- bzpamouche
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Je partage ton bilan, il est parfait pour moi, même si évidement il ne me convient pas.
Cela dit, je me pose une autre question : quel événement (récent?) te fais intervenir avec un post aussi foudroyant sur le forum?
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- chenove
- Visiteur
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- pppswing
- Visiteur
Cela correspond à un pic de production historique lié à un pic de mise en culture de colza et de tournesol qui plus est juste avant les néonicoténoides.
Depuis les surfaces de colza et tournesol ont fortement régressé à cause de l'huile de palme importée par l'agroalimentaire, déforestation complète de l'Indonésie en 30 ans pour économiser 25% sur l'huile, les cultures de colza et tournesol et ont été remplacées par du mais, progression très forte de la mise en culture du mais. Le mais c'est pas top pour faire du miel.
La production miel en moyenne c'était plutôt autour de 20 000 T début des années 80. Si on prend, 1994/2004/2014 comme référence, on a tout faux. La consommation c'était aussi 20 000 T au début des années 80. Nous étions autosuffisant car nous consommions 2 fois moins de miel. Par contre le prix, c'était 6 francs soit moins de 1 euro de maintenant pour 500g.
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- peloss
- Visiteur
j'ai plutôt l'impression qu'en apiculture le soucis n'est pas de savoir à qui et comment nous allons vendre notre production ,mais est ce que demain nous aurons encore une production,personnellement j'ai du mal à être positif mais je n'ai pas le choix car j'aime mon métier ,d'ailleurs c'est plus qu'un métier c'est aussi et surtout une passion !
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